Dans les 13e et 14e arrondissements marseillais où le socialiste Garo Hovsepian, rallié par le Front de gauche, se maintient face au FN Stéphane Ravier, arrivé en tête (32 %) suivi par l'UMP (27 %), deux colistiers du maire PS sortant ont annoncé mercredi leur décision de se retirer de ses listes « afin de préserver les populations de l’infamie de la vague bleu marine ». Il s’agit de Samia Saandi et Ali Mohamed Daroueche, du « collectif des indignés de la cité phocéenne », qui avaient été intégrés aux listes PS, après un coup de gueule poussé par plusieurs Marseillais d'origine comorienne. Ils avaient réclamé d'être mieux représentés dans la vie politique de la cité lors d’un meeting le 12 janvier 2014 aux Docks des Suds.
Samia Saandi, jeune employée de banque de la cité Frais-Vallon, avait notamment pris la parole lors du meeting de Patrick Mennucci sur le Vieux-Port, le dimanche 10 mars. Dans leur communiqué envoyé le 26 mars 2014, au lendemain du dépôt des listes de second tour en préfecture, Samia Sandi et Ali Mohamed Daroueche condamnent « les méthodes du Parti socialiste local », qui aurait, selon eux, « envoyé des petits dealers à certains membres du Collectif pour les intimider ». Ils annoncent vouloir déposer plainte et appellent à voter pour le candidat de droite, Richard Miron, arrivé deuxième sur ce secteur. Stéphane Mari, premier adjoint au maire de Garo Hovsepian, évoque un malentendu avec «des personnalités de la société civiles qui ne comprennent rien aux logiques et aux accords d'appareil» et n'ont «aucune culture politique».
«Mme Saandi était décue d'avoir été descendue à la douzième place sur la liste suite à l'accord avec le Front de gauche et M. Daroueche m'a mis la pression pour remonter au-dessus de la 21e place, raconte-t-il. Ils ont débarqué mardi à la permanence en vociférant comme des caïds et en me hurlant dessus. Mais Mme Saandi sera conseillère municipale, c'est impossible de sortir d'une liste comme ça !»
Nassurdine Haidari, adjoint au sport de Patrick Mennucci et qui n'avait pas été retenu sur ses listes pour les municipales 2014, dit avoir rédigé ce communiqué. Membre du bureau du Cran, il juge « irresponsable » le choix de M. Hovespian de se maintenir. « Nous ne savons pas arithmétiquement ce qui va se passer dans les 13e et 14e arrondissements, met-il en garde. Se maintenir, ça veut dire qu'en une semaine, il faut mobiliser 6 000 à 10 000 voix pour être élu. Il faut arrêter les bêtises. La réalité, c'est que les gens ne veulent plus aller voter, car ils ne savent plus pour quoi ils votent. » Mais impossible d'en savoir plus sur les intimidations qu'auraient subies « certains membres du Collectif ». « Vous comprendrez qu'on ne peut pas pour leur sécurité... », répond Nassurdine Haidari. L'équipe de Mennucci a, elle, fait le pari inverse, arguant que la gauche était divisée au premier tour et qu'elle disposait de réserves de voix chez les abstentionnistes.
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