Françoise Verchère a été maire de Bouguenais, près de Nantes, pendant 14 ans. Jusqu’au jour où elle s’est surprise à penser “Ma” commune, “Mes” administrés, “Mes” chantiers... Ce jour-là, elle a décidé de passer la main. Trop d’identification à son mandat, trop de première personne, l’éloignaient des réalités.
Depuis lors, elle a été élue conseillère générale de son canton, et c’est elle qui conduit, avec d’autres, la bataille contre le fameux aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Après vingt ans d’engagement local et politique (elle a été socialiste, elle est aujourd’hui Front de gauche), elle revendique sa liberté de parole, et cette liberté s’entend tout au long de cet entretien.
Elle se demande, gravement, s’il ne faut pas parfois dire « Non », même à la loi : « À la fin d’une longue carrière, j’en viendrais à penser à des actions que je jugeais impensables. » Elle observe les maires, les conseillers généraux, ou régionaux, et conclut : « Il y a trop d’élus qui se taisent. Le système est à bout de souffle. »
Mais cette femme en colère ne fait pas de la révolte un système. Ainsi, si elle déplore et condamne la future réduction de 10 % des dotations de l’État aux collectivités locales, elle ose déclarer qu’il existe « un lobby des élus », et que « la tentative de réduction du millefeuille par Nicolas Sarkozy a été balayée à tort par la gauche ».
Elle en appelle à une réforme de fond des collectivités locales, en réduisant le nombre de strates, et le nombre d’élus. Qui voterait un tel texte ?
Sa réponse fuse : « Le peuple. Il n’y a que le peuple qui puisse dire "ça suffit". »
Quel rôle pour les élus municipaux ? C’est le thème du sixième numéro d’Objections, avec pour invitée Françoise Verchère. Entretien réalisé par Jade Lindgaard et Hubert Huertas.
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