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Le maire UMP du VIe à Paris obtient le report de son audition

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Il ne fait pas bon avoir des ennuis avec la justice en période électorale. Le maire (UMP) du VIe arrondissement de Paris, Jean-Pierre Lecoq, de nouveau candidat en mars, a donc demandé et obtenu le report d’une audition par le juge d’instruction Alain Cadet, qui pourrait conduire à sa mise en examen. L'audition, qui devait avoir lieu en septembre dernier, a été reportée... après le scrutin municipal.

Les mauvaises langues diront que l’affaire peut bien attendre quelques mois de plus : les faits remontent à 2007. Des faits que Jean-Pierre Lecoq, interrogé par Mediapart, ne conteste pas. Il est en conflit depuis plusieurs années avec l’association Foire Saint Germain, qui a organisé à de nombreuses reprises un festival culturel sur la place Saint-Sulpice. Le maire a même déjà été condamné pour diffamation en 2011 par le tribunal correctionnel de Paris (voir ici le jugement).

Dès 2007 en effet, il cherche à ce que la présidente, Jacqueline Ouy, quitte son poste. Elle refuse. Le ton monte. Jean-Pierre Lecoq devient menaçant. Lors de réunions publiques, il annonce qu’il va aller « à la bagarre », « à la guerre ». Il dit aussi : « On a triomphé de beaucoup de combats et on est plutôt du genre, quand on vient nous enquiquiner, à charger nos fusils et on tire dans le tas. » Le 21 juin 2007, il laisse un message téléphonique au fils de la présidente de l'association pour le prévenir qu’en cas de dépôt de plainte de sa mère, il « prendra une balle dans la tête par ricochet ».

Jean-Pierre Lecoq explique aujourd'hui que ses propos étaient « allusifs. C’était une image ». Après un dépôt de plainte initial pour atteinte à la liberté individuelle classé sans suite, la Cour de cassation a estimé le 22 novembre 2011, après avoir confirmé la véracité des faits, que l’affaire devait être instruite. « On fait face à une tentative d’extorsion, plaide Antoine Gitton, l’avocat de Jacqueline Ouy. Ils ont cherché à obtenir les clefs de l’association par des violences ou des menaces de violence. Mais nous faisons face à une extrême lenteur de la justice. »

L’enquête aurait dû s'accélérer cet automne, Jean-Pierre Lecoq étant convoqué par le juge le 3 septembre 2013 pour une possible mise en examen. Mais le maire a obtenu un report. Pour quelle raison ? « Mon avocate a trouvé que c’était logique », explique Jean-Pierre Lecoq, qui dit lui aussi regretter que « la justice soit trop lente ». Mais pourquoi vouloir alors encore la retarder ? « La justice ne doit pas être instrumentalisée », se justifie le maire, ajoutant que « l’usage prévoit qu’on n’entend pas les gens dans les six mois qui précèdent l’élection pour ce type d’affaire ». En l’occurrence, cela fait plus de six mois, Jean-Pierre Lecoq en convient mais se défend : « Ce n’est quand même pas moi qui ai accordé le report ! » Sollicité, le juge Alain Cadet n’a pas répondu à nos questions.

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