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Soupçons de détournement: Brigitte Barèges entendue par la police judiciaire

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La maire UMP de Montauban, Brigitte Barèges, candidate aux municipales, a été entendue mercredi matin par la police judiciaire, à Toulouse, dans le cadre d'une enquête portant sur un éventuel détournement de fonds publics.

La police judiciaire de Toulouse, chargée de cette enquête préliminaire ouverte en février par le parquet de Montauban, comme l'avait révélé Mediapart le 17 février, tente de savoir si un employé du service de communication de la mairie a été payé par la collectivité pour écrire dans deux journaux locaux des articles favorables à la maire Brigitte Barèges et défavorables à l'opposition (lire notre enquête).

Mme Barèges, qui récuse toute malversation dans ce dossier, a répondu à une convocation de la police judiciaire et était entendue depuis le début de la matinée, sans aucune mesure coercitive, rapporte l'AFP. Son audition fait suite à celle, vendredi, de Jean-Paul Fourment, l'employé du service communication.

M. Fourment, embauché en septembre 2012, avait expliqué à Mediapart avoir eu pour tâche pendant des mois de rédiger des articles en faveur de Mme Barèges, dans deux journaux locaux, Le Petit journal et L'Insolent, sous pseudonymes.

D’après les contrats de travail que Mediapart s’est procurés, Jean-Paul Fourment est, depuis le 3 septembre 2012, « chargé de communication au service communication »« à temps complet » à la mairie de Montauban. Un travail que la ville rémunérait à hauteur de 3070,30 euros brut, d’après son bulletin de paie. Mais le collaborateur de Brigitte Barèges avait affirmé à Mediapart que « (son) poste à la mairie ne correspond(ait) pas au travail que la Maire (lui) a confié »« Je n'avais pas de bureau en mairie, ni de matériel, je travaillais avec mon ordinateur et téléphone personnel, à mon domicile. Depuis septembre 2012, je fais quasi uniquement des articles politiques nationaux et locaux qui passent dans le journal local : le Petit Journal du Tarn-et-Garonne », nous avait-il affirmé.

« Lorsqu’elle m’a embauché, elle m’a dit: "Ce que je veux de toi, c’est que tu puisses réagir à tout ce que va dire La Dépêche du Midi, et mettre en place un vrai système de communication. Donc officiellement, tu seras à la com, mais officieusement tu écriras dans Le Petit Journal et tu feras les articles que je veux que tu fasses." Et là, on part dans un délire complet, et j’y ai participé, sans en voir les conséquences. Elle a monté un système de communication pro-Barèges », avec « une stratégie organisée et structurée », avait-il relaté.

« Madame Barèges me téléphonait et m'envoyait des mails jour et nuit, tous les jours pour me demander des articles à sa convenance et validés par elle. Ces articles paraissaient le lundi et le samedi dans le Petit Journal, signés par un pseudo – Sébastien Duhem – pour ne pas être reconnu par l'opposition. » Pour appuyer ses affirmations, Jean-Paul Fourment a fourni ses articles politiques et les nombreux emails dans lesquels Brigitte Barèges lui adresse ses « demandes », « précisions » et « validations ». Ces échanges par mail entre Mme Barèges et M. Fourment, que Mediapart a consultés, sont explicites.

Sollicitée par Mediapart le 17 février, Brigitte Barèges avait organisé dans l'après-midi une conférence de presse spéciale, en présence d'une partie de ses élus et colistiers pour « devancer une éventuelle affaire concernant une plainte qui aurait été déposée contre elle pour détournement de fonds public (source Mediapart) ». Aucune plainte n'avait pourtant été déposée. La maire avait aussi posté cette vidéo sur son site :

Son attaché de presse de campagne, Thierry Deville, avait invoqué auprès de Mediapart le « double statut » de Jean-Paul Fourment, « un statut de salarié à la mairie » pour ses tâches de « communication institutionnelle » et celui « de pigiste au Petit Journal » pour ses « articles politiques ». Questionné sur l'influence de Brigitte Barèges sur le contenu, il avait expliqué : « Si le journaliste accepte d'être amendé, c'est son problème. »

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