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Paris XIVe : l’arrondissement maudit de NKM

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C’est un des ces « arrondissements périphériques » que les personnages de Modiano aiment arpenter de manière somnambulique. Une « zone neutre », ordinairement associée aux mots « calme » et « paisible », que Nathalie Kosciusko-Morizet envisage comme l’« une des clés » de l’élection de mars. « Je pense qu'on peut gagner le XIVe arrondissement et je le sens sur le terrain », s’est-elle encore convaincue, le jeudi 13 février, au « Forum municipales » organisé à Sciences-Po.

Dans les faits pourtant, la bataille du XIVe s'annonce ardue pour la candidate UMP. Car ce « concentré de Paris » – pour reprendre les mots du député et actuel maire socialiste de l'arrondissement, Pascal Cherki – regroupe à lui seul l’ensemble des obstacles auxquels elle fait face dans la reconquête de la capitale.

Nathalie Kosciusko-Morizet en campagne dans le XIVe, en octobre 2013.Nathalie Kosciusko-Morizet en campagne dans le XIVe, en octobre 2013. © Flickr/nk_m

Dans une lettre adressée aux habitants du XIVe en juillet 2013, Nathalie Kosciusko-Morizet expliquait « y (avoir) des attaches familiales et amicales fortes, des souvenirs vivants, des projets d'avenir ». Au-delà des motivations teintées de nostalgie, le choix de se porter candidate dans cet arrondissement est avant tout stratégique. Car pour espérer reprendre Paris à la gauche, la droite doit expressément gagner les « arrondissements de la reconquête » que sont le XIIe et le XIVe. Et engranger ainsi le nombre de sièges de conseillers de Paris nécessaires pour faire basculer la majorité.

Sur son site de campagne, à la rubrique « racines », la candidate UMP – qui a en réalité grandi dans le XVe – rappelle que sa « grand-mère, Yanie, a longtemps tenu la Pharmacie des arts, boulevard de Montparnasse, dans le XIVe ». Une façon de contrer l’un des arguments phares rabâchés par ses adversaires : son « côté parachutage ».

« Ça n’est pas bien perçu par les habitants, commente Pascal Cherki. Sa technique, c’est de faire croire qu’elle est ancrée alors qu’elle ne l’est pas. La base a rallié sa dissidente (la conseillère de Paris, Marie-Claire Carrère-Gée, qui a été suspendue de l'UMP après s'être présentée sous l’étiquette « 100 % XIVe » – ndlr). Elle essaie de débaucher des responsables d’associations, mais ça ne prend pas des masses. Elle a confondu le fait qu’on soit un arrondissement calme avec le fait qu’on soit un arrondissement mou. »

Candidate de l’UMP en 2008, Marie-Claire Carrège-Gée n’est guère plus tendre avec celle qu’elle avait pourtant soutenue durant la primaire : « Elle voudrait prendre en otages les élus et les habitants du XIVe. C’est inadmissible et les gens ne sont pas dupes. Quand je suis arrivée, en 2007, la droite locale était à feu et à sang. Il a fallu reconstruire un lien de confiance avec les habitants parce que l’UMP avait une fort mauvaise image, notamment à cause des parachutages à répétition. Et aujourd’hui, ça recommence… »

Marie-Claire Carrère-Gée et Nathalie Kosciusko-Morizet dans le XIVe, en avril 2013.Marie-Claire Carrère-Gée et Nathalie Kosciusko-Morizet dans le XIVe, en avril 2013. © marieclairecarreregee.com

Face à ces critiques, le directeur de campagne de Nathalie Kosciusko-Morizet dans le XIVe, Bertrand Lesain, lève les yeux au ciel. « Nathalie est venue dans un arrondissement où François Hollande a fait 60 %, dit-il. Elle n’a pris la place de personne. Elle assume parfaitement de ne pas avoir vécu quinze ans dans le XIVe. Et alors ? Est-ce qu’il y a une date limite à partir de laquelle on a le droit de se présenter quelque part ? »

Déjà présent lors des précédentes élections, Bertrand Lesain assure n’avoir « jamais reçu un tel accueil avec un autre candidat ». « C’est elle qui nous présente aux commerçants, s’amuse-t-il. Les gens la reconnaissent immédiatement, l’accueil est chouette. » Les équipes du XIVe ont souhaité privilégier « le terrain » parce que « c’est une fille qui gagne à être connue en vrai », précise-t-il.

Pour ce faire, la candidate bourre son agenda de déplacements dans l'arrondissement. Des visites de marchés le week-end, des porte-à-porte « une à deux fois par semaine », des réunions d’appartement « où l'on parle de la politique nationale comme du morceau de trottoir qu’il faudrait refaire »… Dans le XIVe, comme dans tout Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet entend bien casser « l’image papier glacé que certains veulent lui coller ».

Des actions, baptisées « NKM près de chez vous », sont également organisées aux quatre coins de l'arrondissement : « On va se poser quelque part pendant deux heures, avec deux paquets de Pépito et une bouteille de Banga, et on attend que les gens viennent la voir », explique Bertrand Lesain.

Opération « NKM près de chez vous » devant la gare Montparnasse, en septembre 2013.Opération « NKM près de chez vous » devant la gare Montparnasse, en septembre 2013. © Flickr/nk_m

La candidate Europe Écologie-Les Verts (EELV) de l’arrondissement, Célia Blauel, reconnaît que la notoriété de Nathalie Kosciusko-Morizet est un avantage non négligeable : « Certains sont flattés de croiser une personnalité connue, mais beaucoup disent qu’ils ne veulent pas d’elle. Quand on la croise, elle commence toujours par citer dix noms de rues et trois noms de personnes pour montrer qu’elle est là et qu’elle connaît le XIVe. »

Connaître le XIVe. Une tâche d’autant plus ardue que cet arrondissement échappe à tout maillage sociologique. Ni vraiment populaire comme les quartiers nord de Paris, ni aussi « bobo » que ceux de l’Est, ni tout à fait bourgeois comme ceux de l’Ouest, le XIVe est non seulement l’un des arrondissements les plus peuplés de Paris – 138 299 habitants en 2011, selon les chiffres de l’Atelier parisien de l’urbanisme (Apur) –, mais il en est aussi l’un des plus mixtes.

« On a tout sauf la Seine, résume le député et maire socialiste de l’arrondissement Pascal Cherki. On est entre le Quartier latin et la banlieue Sud. On a des petites maisons individuelles, des immeubles haussmanniens et des tours du côté du quartier Plaisance. Des professions libérales, des universitaires et des contributeurs de l’ISF. Des services publics de santé, des quartiers très commerçants à Alésia ou rue Daguerre, la première concentration de cinémas avec Montparnasse, la deuxième de théâtres, un réseau de 500 associations… Le XIVe, c’est un militantisme très fort, mais moins radical dans ses modes d’expression. C’est un arrondissement très accueillant et tolérant pour l’immigration française et étrangère. »

« Il y a une grande diversité sociale, confirme Matthieu Jeanne, doctorant chercheur à l’Institut français de géopolitique (IFG). Le quartier très populaire de Plaisance, où beaucoup de logements sociaux ont été construits dans les années 80, côtoie celui de Montparnasse, où l’électorat conservateur a basculé lentement vers la gauche au milieu des années 90. »

Typologie des îlots regroupés pour l’information statistique (IRIS) de Paris selon le profil social de la population.Typologie des îlots regroupés pour l’information statistique (IRIS) de Paris selon le profil social de la population. © Anne Clerval

Comme les autres arrondissements de la capitale, le XIVe n’a pas échappé au phénomène de « gentrification » que la géographe Anne Clerval définit dans Paris sans peuple (Éd. La Découverte) comme « un embourgeoisement spécifique des quartiers populaires qui s’accompagne de la transformation du bâti et d’un quartier en général ».

Pour Matthieu Jeanne, ce mouvement de « gentrification » est « évident » dans le XIVe, quoique « plus diffus et moins caricatural que dans l’Est parisien ». Reste que les « artisans, les commerçants et les personnes âgées » qui constituaient, il y a encore vingt-cinq ans, le gros du quartier Montparnasse, ont été « remplacés petit à petit par de jeunes actifs diplômés qui votent plus à gauche ».

Selon les derniers chiffres de l’Apur, 48 % des ménages du XIVe sont désormais composés d’une seule personne et 68 % des habitants déclarent être locataires de leur logement. Des données qui confirment ce que la sociologue Sabine Chalvon-Demersay avait relevé dès 1984 dans son livre Le Triangle du XIVe : des nouveaux habitants dans un vieux quartier de Paris (Éd. Maison des sciences de l'homme).

« Apparemment préservé, épargné par les changements brutaux de la rénovation urbaine, ce quartier connaît depuis quelques années un certain nombre de modifications liées à l’afflux d’une vague d’habitants récents appartenant à ce qu’on pourrait appeler “les nouvelles couches moyennes” », écrivait-elle alors. Au début des années 2000, cette nouvelle génération d’habitants, majoritairement composée de jeunes diplômés, a été rejointe par des Parisiens plus fortunés, chassés du VIe arrondissement voisin par la flambée des prix de l’immobilier.

« NKM fait le pari de cet embourgeoisement du XIVe, indique le chercheur Matthieu Jeanne. Elle espère mobiliser l’électorat des “refoulés du VIe”. Sa chance, c’est que ce n’est pas le maire sortant qui se présente (Pascal Cherki a décidé de s’appliquer dès 2014 le non-cumul des mandats en étant numéro 2 de la liste PS, derrière son adjointe Carine Petit – ndlr). Il y a une brèche pour elle. »

Carine Petit, Pascal Cherki et Anne Hidalgo au marché Daguerre, en janvier 2014.Carine Petit, Pascal Cherki et Anne Hidalgo au marché Daguerre, en janvier 2014. © Flickr/Carine Petit

 « Les bobos sont très profondément ancrés à gauche, affirme pour sa part Pascal Cherki. Ils sont tournés vers les valeurs et attachés au fait que Paris soit une ville ouverte, antiraciste. NKM est tenante d’une droite parisienne qui relève de la bourgeoisie de Proust. Mais ce n’est pas parce que vous vous sapez en Zadig & Voltaire que vous plaisez aux bobos. »

De fait, ce phénomène de « gentrification », cumulé aux divisions qui gangrènent la droite parisienne depuis 15 ans, a fait basculer le XIVe à gauche en 2001, après trois mandats successifs du RPR Lionel Assouad. Depuis lors, l’arrondissement est une terre particulièrement fertile pour les socialistes : aux municipales de 2008, le maire PS Pierre Castagnou est réélu avec 57,37 % des suffrages, contre 28,09 % pour l’UMP Marie-Claire Carrère-Gée et 14,54 % pour la MoDem Marielle de Sarnez.

À la présidentielle de 2012, François Hollande possède plus de 13 000 voix d’avance au premier tour. Et aux législatives suivantes, dans les deux circonscriptions qui traversent l’arrondissement, Pascal Cherki bat l’UMP Jean-Pierre Lecoq, tandis que Denis Baupin d’EELV écrase littéralement son adversaire Chenva Tieu en engrangeant 62,49 % des suffrages.

La place des écologistes dans le XIVe n’est pas anodine. C’est cet arrondissement qui le premier porta un Vert – Jean-Louis Vidal – au conseil de Paris en 1989. « C’est aussi là que sont nées, à la fin des années 70, les associations parisiennes qui ont fédéré toutes les revendications écologistes de la ville », précise le chercheur Matthieu Jeanne. Ces mouvements écolos se sont créés en opposition à un projet élaboré au milieu des années 60 et connu sous le nom de « radiale Vercingétorix », lequel visait à doter la capitale d'un réseau d'autoroutes urbaines.

Retiré par Jacques Chirac dès son arrivée à la mairie de Paris en 1977, ce projet, défendu par les gaullistes, a permis à la gauche de fédérer un nouvel électorat sensible à la défense du patrimoine et au cadre de vie. « Nathalie Kosciusko-Morizet a pensé que cet héritage écolo pourrait lui être utile, ajoute Matthieu Jeanne. Le fait qu’elle ait été ministre de l’écologie lui offrait une certaine légitimité. »

Pour le député EELV Denis Baupin, l'ancienne casquette écolo-ministérielle de la candidate UMP ne suffit pas. « Contrairement à l’image qu’elle a essayé de se construire, NKM n’est pas une rénovatrice environnementale, assure-t-il. Elle est retombée dans les ornières qui ont fait l’échec de la droite à Paris depuis quinze ans. Rien ne sert de se battre pour le retrait de la voiture quand on sait que la majorité des ménages n’en possède pas. D’un point de vue environnemental, je n’ai rien entendu à part des trucs très généraux. Moi aussi je voudrais bien une ville à “énergie positive”, mais ça ne suffit pas de dire ça aux gens. Ça ne leur parle pas. »

Les équipes de Nathalie Kosciusko-Morizet dans le XIVe dénoncent le manque de propreté de l'arrondissement.Les équipes de Nathalie Kosciusko-Morizet dans le XIVe dénoncent le manque de propreté de l'arrondissement. © Twitter/Le 14ème avec #NKM

« Les habitants que nous rencontrons nous posent beaucoup de questions sur la santé, la pollution et le logement », indique de son côté Célia Blauel. La candidate EELV dans le XIVe se dit « très étonnée » des propositions avancées par Nathalie Kosciusko-Morizet. « Elle vient en disant qu’elle affiche une grande ambition pour Paris et les deux tracts qu’elle distribue dans le XIVe portent sur l’insécurité et la saleté. Il y a un côté village dans cet arrondissement. Donc la vision de l’insécurité version TF1, ce n'est pas parmi les sujets qui plaisent… »

La candidate du Front de gauche dans l’arrondissement, Leila Chaibi, raille également cet axe de campagne de NKM, qui « a essayé de surfer sur le thème de l’insécurité sans comprendre que le XIVe, ce n’est pas la Goutte d’Or ». Leila Chaibi prend pour exemple l’une des premières réunions de la candidate UMP, qui s’est tenue au café Plaisance. « Il y a eu une fusillade dans ce café il y a deux ans. Du coup, NKM a récupéré l’histoire pour parler d’insécurité. Les patrons du café étaient dégoûtés parce que ça leur a pourri leur commerce. » La candidate FDG a d'ailleurs relaté l'épisode sur son blog.

Bertrand Lesain, le directeur de campagne de la candidate UMP, en donne une tout autre version : « C’était une réunion globale sur la stratégie de campagne. On n’a pas cherché la symbolique, mais il se trouve que oui, il y a eu une fusillade dans ce bar il y a quelques années, due à des règlements de comptes entre bandes du quartier. L'insécurité est un des thèmes de campagne dont on parle parce que les gens se posent beaucoup de questions sur le sujet. Mais ce n'est pas le cœur de notre programme. »

Pour en savoir un peu plus sur ce programme, les habitants du XIVe devront patienter encore quelques jours. Pour le reste, Nathalie Kosciusko-Morizet a dévoilé, le vendredi 14 février, la liste de ses vingt-neuf colistiers. L'UDI Éric Azière y figure en deuxième position. « Elle ne prend même pas la peine d’indiquer qui sera maire en cas de victoire, moque la dissidente Marie-Claire Carrère-Gée. Ça fait huit mois qu'elle est en campagne et elle dit être encore dans “une phase d'observation”. Ça montre le mépris qu'elle a pour les habitants, mais aussi pour ses propres équipes ! »

La gauche du XIVe ne se fait, elle non plus, guère de souci quant aux échéances de mars. « Au départ, quand on a vu arriver NKM, on s’était dit qu’on allait axer la campagne contre la droite, explique Leila Chaibi. En fait, il n’y a rien à faire parce qu’elle se ruine toute seule. Les habitants de l’arrondissement se moquent d’elle. » Au mois de décembre, le Front de gauche a donc choisi de changer d’axe de campagne pour se concentrer sur « les électeurs qui sont dégoûtés des socialistes ».

Nathalie Kosciusko-Morizet au marché d'Edgar Quinet, le 18 janvier 2014.Nathalie Kosciusko-Morizet au marché d'Edgar Quinet, le 18 janvier 2014. © Twitter/Le 14ème avec #NKM

« Le plus gros risque pour nous, c’est l’abstention, poursuit la candidate FDG. On sent la déception. La première réaction des personnes qu’on rencontre, c’est souvent “Ouais mais la gauche, on en a marre”. Ils mettent le national et le PS du XIVe dans le même sac. Du coup, on cible désormais ceux qui regrettent d’avoir voté Hollande et qui ne veulent plus aller voter. Il y en a un paquet… »

Confirmé par les candidates Célia Blauel (EELV) et Marie-Claire Carrère-Gée (« 100 % XIVe »), ce climat de défiance vis-à-vis du gouvernement socialiste est nuancé par les députés Pascal Cherki et Denis Baupin. « Le contexte n’est pas favorable nationalement et ça peut peser, mais la relation des Parisiens à la gauche est saine localement. On n’est pas dans une municipalité usée », indique le premier. « Les Parisiens ne font pas le lien entre le national et le local », renchérit le second.

S'ils estiment qu’« il faut rester vigilants car une élection n’est jamais jouée d’avance », les deux hommes demeurent convaincus que le contexte national ne favorisera pas la candidate UMP. La dissidente Marie-Claire Carrère-Gée les rejoint sur ce point : « Elle mène une stratégie perdante avec un scénario central, celui d’une défaite honorable. Elle a des objectifs personnels qui sont bien supérieurs à ceux de gagner Paris. Et les habitants du XIVe l’ont bien compris. »

« Sa volonté de nationaliser le scrutin ne prend pas, conclut le député EELV Denis Baupin. Il peut y avoir une partie des gens qui protestent contre le gouvernement socialiste, mais ils voteront plutôt extrême droite. C’est dans les bords de Paris que le FN va faire ses meilleurs scores… »

Le Front national, qui a investi dans cet arrondissement Tiphaine Leost, une commerçante de 44 ans, semble invisible sur le terrain. « Ils n'ont jamais été très présents », raconte Célia Blauel d'EELV. Quant à la candidate FDG, Leila Chaibi, elle assure n'avoir croisé aucune équipe frontiste « depuis des semaines ». « Ils sont là, mais autrement... Comme ils visent aussi les abstentionnistes, ils doivent être un peu agacés de voir que notre campagne fonctionne bien. Du coup, ça les rend hargneux », dit-elle pour expliquer « les tags racistes » réalisés récemment sur certaines de ses affiches collées dans les quartiers Didot et Plaisance.

Les affiches taguées de Leila Chaibi.Les affiches taguées de Leila Chaibi. © Twitter/leilachaibi

BOITE NOIRESauf mention contraire, toutes les personnes citées dans cet article ont été rencontrées ou jointes par téléphone entre le 9 et le 14 février.

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