« Ni mon autre frère, Philippe, ni moi, n'avons jamais été concernés par ce dossier. » Depuis nos révélations, la numéro deux de l’UMP, Michèle Tabarot, tente d'expliquer qu'il y aurait une barrière étanche entre sa vie politique et son frère Roch Tabarot, mis en examen en Espagne pour une escroquerie immobilière estimée à 72 millions d'euros.
« Après le passé de mon père et son engagement pour l'Algérie française, c'est un dossier qui concerne un de mes frères, vivant depuis 27 ans en Espagne, qui ressort 5 ans après », « un dossier qui touche les activités d'une société exclusivement privée et en aucun cas l'utilisation d'argent public », a-t-elle contre-attaqué dans Nice-Matin, le 13 juin.
C’est aussi la ligne de défense adoptée par son frère cadet, Philippe, secrétaire national de l’UMP, conseiller général et municipal de Cannes. Le 13 juin, le prétendant à la mairie de Cannes a dénoncé, lors d’une réunion à sa permanence, « un dossier vieux de cinq ans concernant (son) frère en Espagne ». « Il fallait surtout lui trouver une nouvelle actualité à l'approche des élections municipales et du choix des investitures, inventer un lien entre Michèle et moi, nous qui sommes reconnus pour notre intégrité et pour la probité dans la gestion des affaires publiques », a-t-il expliqué, en rendant hommage à ses parents, présents (voir les images).
En septembre 2008 déjà, lorsque leur frère avait été interpellé à l’aéroport d’Alicante (Espagne) alors qu’il s’apprêtait à se rendre au Maroc avec ses associés, Michèle et Philippe Tabarot s’étaient empressés de diffuser un communiqué pour se détacher de ses démêlés judiciaires. Aujourd'hui, les deux élus reprennent les arguments de leur frère Roch : ils évoquent « deux non-lieux », sans préciser que l'Audencia nacional a ordonné en juillet 2011 la poursuite de l'instruction, confirmant toutes les charges contre leur frère ; et ils continuent de justifier l'affaire par la « crise immobilière ».
Le groupe immobilier de leur frère aîné a pourtant organisé l’évaporation des fonds placés par plusieurs milliers de particuliers dans l’achat d’appartements dans la région d’Alicante. Près de 8 millions d’euros en virement et 13,5 millions en espèces sont en particulier sortis des caisses du groupe. « Il y a des preuves qu’une partie de l’argent des victimes espagnoles du groupe Riviera est allée en France et que cet argent a été détourné par un membre de la famille de responsables politiques, dans leur campagne électorale », avait déclaré à Mediapart Me José Luis Escobar, l'avocat des victimes. C'est pourquoi les victimes françaises ont déposé plainte mardi à Grasse contre Roch Tabarot et Frank Mezzasoma, le plus proche conseiller de Michèle Tabarot, cofondateur de la holding, pour « escroquerie en bande organisée », « abus de confiance » et « blanchiment ».
Mais si les deux élus font front avec leur frère, c'est parce que chez les Tabarot, business et politique se pratiquent de longue date en famille : une famille dont les trajectoires, de l’Algérie aux Alpes-Maritimes en passant par l'Espagne, mettent au jour des intérêts qui s'entremêlent.
« Un clan. » Dans les Alpes-Maritimes comme à Benidorm (Espagne) où la famille se rend encore régulièrement, c'est le mot qui revient pour définir les Tabarot. « Ils sont plus que très liés, au niveau familial et politique », confirme Josette Balden, l’adjointe de Michèle Tabarot au Cannet, qui côtoie la famille depuis 1995. « C’est un clan particulier, ils sont très unis, ils se réunissent tous régulièrement. Le père est le patriarche, et les enfants écoutent le chef », rapporte Robert Garcia, naguère proche de la famille et victime de l'affaire Riviera.
Surnommé “Le Rocher”, Robert Tabarot, le père, était « l’une des têtes pensantes de l’OAS (Organisation armée secrète, pro-Algérie française, à l’origine de nombreux attentats et assassinats pendant la guerre d'Algérie – ndlr) à Oran » et « l'un de ses gros bras », explique Alain Ruscio, historien du colonialisme, qui a consacré un chapitre à Michèle Tabarot dans son ouvrage Y’a bon les colonies ? (2011). « Dès 1955, il organise une pré-OAS, avec Athanase Georgopoulos. C'est un bagarreur, ancien champion de boxe en Afrique du Nord. »
En 1962, après l'indépendance de l'Algérie, il se réfugie à Alicante, dans l’Espagne franquiste, où naît sa fille Michèle. « Il ouvre une pizzéria, mais consacre l’essentiel de son temps à une association qui cultive la mémoire de l'Algérie française et organise le soutien matériel aux anciens activistes et terroristes OAS, via l’association Solidarité et Union française. L’importante communauté pied-noire crée même sa propre école privée, où Michèle Tabarot débute sa scolarité », poursuit l’historien.
Photo prise à Benidorm, au New Look, la discothèque de Robert Garcia dans les années 1990. De gauche à droite : Robert et Jeannette Tabarot, Robert Garcia, Isabelle Cabrera (chanteuse au festival de Benidorm) et Michel Salvador, qui fut l'associé de Robert Tabarot dans l'Aqualandia de Benidorm.
Après la loi d’amnistie de 1968, la famille s’installe à Cannes, où Philippe, le dernier de la fratrie, voit le jour. Conseiller municipal (sans étiquette), fondateur de la maison des pieds-noirs, Robert Tabarot devient un pilier local. « Michèle Tabarot a vécu dans un milieu nostalgique et revanchard, où l’on cultive le ressentiment, où l’on pensait vraiment que sans de Gaulle, l’Algérie serait encore française », indique Alain Ruscio. La secrétaire générale de l'UMP le formulait autrement, lors de notre entretien dans son grand bureau au 7e étage du siège du parti, en janvier (lire notre Boîte noire) : « Je viens d'une famille où on s’entend bien. On prenait nos repas ensemble, on parlait très souvent de la France, de politique. On a cette passion commune de la chose publique. Bien entendu, peut-être que si mon père n’avait pas eu le parcours qu’il a eu, je n’aurais pas cette sensibilité-là. »
Cet héritage, Michèle Tabarot et son frère Philippe l’assument. Elle : « C’est mon histoire, mon ADN. » Lui : « On n'est pas du tout dans l’esprit de dire : “on renie nos parents”, on n’a aucun état d’âme par rapport à cela, on est très fiers de leur parcours, quelque part c’est le nôtre. » L'un comme l'autre se refusent d'ailleurs à condamner les méthodes de l'OAS. « C’est une histoire qui a eu lieu il y a 50 ans. (…) C’était une période troublée », déclare-t-elle dans l'émission de Laurent Ruquier, sur France 2, pour échapper à un échange houleux (voir la vidéo à 15'). « Les crimes de l’OAS ou les crimes du FLN ?, nous rétorque son frère. Réécrire l’histoire 50 ans après, tout le monde est incapable de le faire. Il y a eu des choses faites pour ce pays, c’est ça l’Algérie aussi. »
Patriarche omniprésent et influent, Robert Tabarot met sa fille en selle sur la liste du maire RPR du Cannet, Pierre Bachelet, en 1983. Celui-ci raconte : « Son père est venu me dire : “Est-ce que tu peux prendre ma fille sur ta liste ?” Cela m’apportait les voix des Pieds-Noirs, je l’ai prise. » Michèle Tabarot explique qu’elle « ne s’en souvien(t) pas particulièrement » et préfère rappeler son engagement au sein du Parti républicain, où elle prend sa carte en 1981, puis à Démocratie libérale, le parti d’Alain Madelin. « Elle mène la carrière politique qu’a voulue pour elle son père. C’est lui qui l’a formée », raconte Gérard Ribet, son rival divers droite aux municipales de 2001.
Depuis, le flambeau a été repris par le fils aîné, Roch Tabarot. « À plus de 80 ans, Robert Tabarot est fatigué, il a passé le relais à Rochy », explique Robert Garcia. « Le père Tabarot avait beaucoup d’influence, mais le frère en a davantage aujourd’hui », confirme Daniel Béroud, ancien adjoint aux finances de Michèle Tabarot, qui reste persuadé qu'il doit son éviction après le premier mandat à Roch Tabarot. « C'est le chef du clan », estime aussi un élu UMP du département.
Au début des années 1980, c'est à Roch Tabarot que le père, Robert, confie la gestion de sa société d'import-export en ameublement, ID 2000. Michèle Tabarot est associée à 50 %. La société, qui vend des tables de marbre fabriquées près d'Alicante, en Espagne, est inquiétée par l'inspection des douanes et sera mise en liquidation en 1986. Malgré ses ennuis, et bien qu'extrêmement endetté, Roch Tabarot n'oublie ni le luxe, ni la fratrie : quelques mois plus tôt, à Noël, il achète deux montres Cartier en or pour lui et sa sœur et une Rolex pour son frère. De cette société, Michèle Tabarot refuse aujourd'hui de parler, se contentant d'évoquer Côte d'Azur organisation, « une société en charge de l'événementiel sur des congrès cannois », reprise depuis par son ex-mari.
Aujourd'hui, le fils aîné continue de jouer un rôle-clé, dans l'ombre. S'il est retourné s'installer à Alicante à la fin des années 1980, pour se mettre à l'abri des soupçons policiers, il revient à Cannes « les soirs d’élection » et « quand il y a un souci », attestent de très nombreux témoins à Mediapart. « À chaque fois qu’il y a un problème, il arrive. C’est un clan, chaque problème est géré ensemble », rapporte une employée municipale.
Un ancien proche du clan se souvient des réunions avec les trois frères et sœurs, au cabinet de Michèle Tabarot, ou bien dans le bureau de son plus proche conseiller Frank Mezzasoma, à la Palestre, la salle de spectacles qu'il a un temps dirigée. « C'était en cercle restreint. Ils discutaient de comment acquérir le pouvoir, parfois leurs parents étaient présents », explique-t-il. La fratrie se réunit régulièrement au domicile des parents, au Cannet. En dehors du cercle familial, personne, pas même le mari de Michèle Tabarot à l'époque, ne pouvait assister à ces réunions. Ils ne laissent rien filtrer, selon plusieurs de nos interlocuteurs.
« Il y a une manie du secret », estime Bernard Godquin, premier adjoint éjecté après le premier mandat. L'étage occupé par Michèle Tabarot et son cabinet est d'ailleurs verrouillé par un code. « Même moi, je devais appeler pour qu'on m'ouvre ! Un jour, j'ai noté le code, une heure après, il avait changé. Tout se décide entre son frère, Daniel Segatori (directeur général des services de la mairie – ndlr) et Frank Mezzasoma. En un mandat, j'ai dû rentrer cinq fois dans son bureau », rapporte l'ancien premier adjoint.
Philippe Tabarot, lui, soutient que leur frère « est venu une fois à une élection, pour prendre les résultats » et qu'« il n’a aucune influence sur (leur) vie politique. Cela fait 30 ans qu’il vit en Espagne et n’a pas fait la moindre affaire dans le coin ».
Lors des législatives de 2002, Roch Tabarot est pourtant aperçu à la soirée électorale de Michèle Tabarot, au stade Maurice-Jeanpierre, au Cannet. Il est aussi là pendant la campagne des municipales de 2008. Jean Martinez, ex-ancien candidat à la mairie de Cannes à l'époque, a d'ailleurs détaillé à Mediapart les « propositions financières » que lui avait faites Philippe Tabarot via son frère Roch et Michel Mouillot, pour obtenir son ralliement à l’entre-deux tours (voir notre entretien vidéo). « Philippe Tabarot m’a reçu dans une suite, à l’hôtel Martinez. (…) Il était certain de mon ralliement. Il m’a dit : “pour ce qui est de l’argent, tu vois ça avec mon frère Rochy”. » Roch Tabarot aurait même proposé, selon Martinez, de « doubler la somme ».
Si le fils aîné rentre souvent à Cannes, le reste de la famille revient aussi plusieurs fois par an à Benidorm, en Espagne. C’est ici que Robert, le père, a acheté, dans les années 1980, Aqualandia, le parc aquatique de la ville, pendant que Michèle Tabarot signait le jumelage avec sa ville du Cannet. La maire du Cannet a même inauguré une « place Benidorm » dans sa commune.
Dans les années 1990, c'est au tour de Roch Tabarot d'investir dans la construction d’un complexe résidentiel de luxe (Golf Bahia, 150 000 m2), puis dans un casino, allant de faillite en faillite. En 2001, il crée sa société immobilière, Riviera Invest, actuellement au cœur du scandale.
Aujourd’hui, les parents Tabarot possèdent toujours leur grand appartement, au 16e étage d’un immeuble avec vue sur mer, où défile la famille plusieurs fois par an (photo plus haut). C’est à cette adresse que Roch Tabarot avait domicilié sa société, Riviera. À quelques pas, l’hôtel Madeira (photo plus haut) accueille deux à trois fois par an Michèle et Philippe Tabarot.
La proximité des Tabarot est tout aussi vraie dans les Alpes-Maritimes, où la carrière de Michèle Tabarot est étroitement liée à celle de son frère Philippe, de huit ans son cadet. Élu à Cannes en 1989 sur la liste de Michel Mouillot (l’ancien maire condamné à plusieurs reprises pour corruption), Philippe Tabarot est parallèlement le conseiller technique de sa sœur à la mairie du Cannet. « C’est lui qui m’a aidée à prendre la mairie en 1995, il a été mon conseil depuis toutes ces années », reconnaît-elle volontiers.
Elle a su lui renvoyer la pareille, en mettant toute sa logistique au service de ses campagnes (il a raté de 1 000 voix la mairie de Cannes en 2008). « Lors des vœux de Philippe Tabarot, plusieurs cars entiers arrivent du Cannet. C’est assez traditionnel. C’est la même équipe, tout est mélangé », explique un élu UMP des Alpes-Maritimes. « Lors de ses vœux 2012, elle a annoncé à la tribune devant des milliers de personnes les vœux de son frère au Palm Beach », rapporte Laurent Toulet, conseiller municipal d’opposition et proche du maire (RPR) sortant. « C’est un fonctionnement en toile d’araignée. Leur technique pour faire campagne, c’est de faire travailler le frère à la mairie du Cannet pour avoir le temps et les moyens de faire campagne pendant six ans », estime l'ex-candidat Jean Martinez.
En 2011, Philippe Tabarot a bénéficié d’un coup de pouce de Jean-François Copé, proche de sa sœur. Le patron de l'UMP lui a offert un secrétariat national, pour compenser la perte de sa vice-présidence au conseil général, retirée par le filloniste Éric Ciotti. « Jean-François Copé m’a appelé et m’a dit : “Indirectement je suis responsable de cela, ce qu’ils t’ont enlevé au niveau local, je te le propose au niveau national” », raconte l'intéressé.
Michèle Tabarot, de son côté, assure que son frère « a son propre engagement, ses militants », même si, précise-t-elle « certains se partagent entre sa permanence et la mienne ». Lui affirme qu'il a « toujours voulu être élu sur (son) prénom », mais use du « on » à tout-va et reconnaît leur grande « proximité personnelle et géographique » : « On ne passe pas longtemps sans se voir ni se parler », « c’est lié à notre vie privée qu’on a sacrifiée l’un comme l’autre pour la politique ».
Leurs opposants craignent de voir le tandem bâtir « un empire » en cas de victoire du benjamin à Cannes, en 2014. Les frontières sont déjà floues. Michèle Tabarot a ouvert sa permanence départementale à Cannes. Et au Cannet, « si vous voulez quelque chose, il faut passer par le frère Tabarot », assure José Garcia Abia, conseiller municipal PS.
« La force de leur système, c’est qu’il est très fermé et opaque », raconte un élu UMP des Alpes-Maritimes. Michèle Tabarot est très concentrée sur son cercle familial : son père, ses frères. Au-delà de ce cercle de proximité, elle délègue peu sa confiance, peu de gens sont arrivés à s’installer durablement. » Un seul personnage déroge à cette règle : Frank Mezzasoma, son plus proche conseiller.
Ami de lycée de Philippe, longtemps chef de cabinet de Michèle à la mairie, Mezzasoma est aussi l’un des cofondateurs, avec Roch Tabarot, de la holding Riviera Invest. En 2007, il revend ses 3 006 actions en réalisant une importante plus-value. Un an plus tard, lorsque l’affaire Riviera éclate, il quitte subitement la mairie – « pour des raisons privées », dit-il. « On ne l'a plus vu. On nous a dit qu'il devait s'absenter et qu'on arrêtait son contrat », se souvient une employée municipale. « Dans sa vie personnelle, à un moment donné, il a fait une pause », justifie la numéro deux de l'UMP. Il est aujourd'hui de retour au premier plan, sans que personne sache exactement à quel poste.
Sur un organigramme interne de 2012 que Mediapart s’est procuré, il apparaît comme « conseiller technique et coordinateur administratif » dans le cabinet de Michèle Tabarot. Mais sur sa fiche Linkedin, il se présente comme attaché parlementaire à l’Assemblée nationale. « C’est le seul collaborateur qui est rentré dans leur cercle d’intimité. Il est là depuis le départ, c’est l’homme de confiance politique de Michèle Tabarot, il l’accompagne à Paris », témoigne un élu UMP qui a aperçu plusieurs fois le tandem au siège de l’UMP.
Trésorier adjoint de l'UMP des Alpes-Maritimes, il a été mandaté en novembre pour veiller aux intérêts de Jean-François Copé dans le département, à l’occasion de l’élection à la présidence de l’UMP.
Ce système rodé a fait ses preuves. Depuis 1995, les Tabarot ont la haute main sur la circonscription et ses quelque 1 200 adhérents UMP.
BOITE NOIREQuatrième volet de notre enquête sur Michèle Tabarot. Menée depuis plusieurs mois, cette enquête est le fruit de reportages dans les Alpes-Maritimes ainsi qu'à Alicante et Benidorm (Espagne).
Sollicités dans un premier temps en janvier pour un portrait-enquête de la secrétaire générale de l'UMP, Michèle et Philippe Tabarot m'ont chacun accordé un entretien d'une heure et demie, elle à Paris, lui à Cannes. Quelques jours après l'entretien avec Mme Tabarot, j'ai reçu un courrier de son avocat précisant « quelques observations » qu'elle avait « souhaité formuler ». Je les ai à nouveau contactés début juin, avec de nouveaux éléments. Mme Tabarot a refusé l'entretien, m'a transmis une réponse écrite et m'a renvoyée vers son avocat. Ses frères Philippe et Roch Tabarot n'ont pas donné suite.
Contactés à de multiples reprises ces derniers mois, Frank Mezzasoma, le conseiller de Michèle Tabarot, et Daniel Segatori, le directeur général des services de la mairie, n'ont pas accepté d'entretien. Le premier a évoqué un « devoir de réserve » du fait de ses « fonctions ». Le second m'a transmis au dernier moment une courte réponse par mail.
« Les gens ont peur », m'ont répété un grand nombre de mes interlocuteurs, évoquant un « climat de peur » et de « méfiance » au Cannet, ainsi que des « pressions ». C'est pourquoi plusieurs personnes n'ont accepté de témoigner qu’à la condition que leur anonymat soit préservé.
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