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Affaire Tabarot: la plainte des victimes déposée en France

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Elles l'avaient annoncé le 12 juin. Ce mardi, les victimes françaises de Riviera Invest, le groupe de Roch Tabarot, frère de la secrétaire générale de l'UMP, ont déposé une plainte au parquet de Grasse (Alpes-Maritimes), ainsi que l'a confirmé à Mediapart le cabinet de leur avocat, Me William Bourdon.

La plainte vise le frère de Michèle Tabarot, la numéro deux de l'UMP, mais aussi le plus proche conseiller de celle-ci, Frank Mezzasoma, cofondateur en 2001 de la holding Riviera Coast Invest et trésorier adjoint de l'UMP des Alpes-Maritimes. La liste des chefs d'accusation est longue : « escroquerie », avec la circonstance de la bande organisée, « abus de confiance », « abus de biens sociaux », « corruption active d'agent public étranger », « organisation frauduleuse d'insolvabilité », « complicité de ces mêmes délits », « recel et blanchiment ».

Roch Tabarot est mis en examen en Espagne pour une escroquerie immobilière estimée à 72 millions (lire le premier volet de notre enquête). Son groupe a organisé l’évaporation des fonds placés par plusieurs milliers de particuliers dans l’achat d’appartements dans la région d’Alicante. Près de 8 millions d’euros en virements et 13,5 millions en espèces sont en particulier sortis des caisses du groupe.

Les victimes évoquent un financement de l’activité politique de Michèle Tabarot et de son deuxième frère, Philippe, secrétaire national de l’UMP, conseiller général des Alpes-Maritimes et candidat à la mairie de Cannes en 2014. « Il y a des preuves qu’une partie de l’argent des victimes espagnoles du groupe Riviera est allée en France et que cet argent a été détourné par un membre de la famille de responsables politiques, dans leur campagne électorale »avait déclaré à Mediapart Me José Luis Escobar, l'avocat des victimes.

« Nous voulons savoir où est passé notre argent et à qui il a servi », avait expliqué Miguel Cancela, l’un des responsables de l’association des victimes, lors d’une conférence de presse tenue à Alicante (Espagne), le 12 juin (lire notre article). « Nous soupçonnons fortement que cet argent a servi à financer les campagnes électorales de Michèle Tabarot. Les dates coïncident (avec les élections municipales de 2008 – ndlr). Nous nous tournons vers la justice française pour qu’une enquête soit ouverte sur l’argent transféré en France. »

« Je sais que des fonds, plus de trois millions d’euros, ont été emmenés en voiture dans les Alpes-Maritimes à l’occasion des élections municipales de 2008 », avait également affirmé à Mediapart Robert Garcia, autre Français floué par le groupe Riviera. Naguère intime du clan familial, Garcia a perdu 340 000 euros dans l’achat de dix studios dans une résidence universitaire du groupe Riviera à San Vicente del Raspeig, près d’Alicante. 

Ces soupçons avaient été renforcés par les révélations à Mediapart de Jean Martinez, ancien candidat divers droite à Cannes en 2008. Dans un entretien à Mediapart, le 14 juin, Martinez avait expliqué que le secrétaire national de l’UMP Philippe Tabarot lui avait offert, via plusieurs intermédiaires, jusqu’à 500 000 euros pour obtenir son retrait au second tour cette année-là. Selon l’ancien candidat cannois, Roch Tabarot, l’aîné de la fratrie, venu tout spécialement à Cannes pour les municipales, aurait proposé aux colistiers de Martinez de « doubler la somme ».

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