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Affaire Ikea : perquisition au magasin de Reims

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D’après nos informations, la police judiciaire a mené, lundi 17 juin, une perquisition au magasin Ikea de Reims (Marne), à la recherche d’éléments sur un vaste système d'espionnage des salariés, dont les antécédents judiciaires et policiers auraient été passés au crible pendant des années, en dehors de toute légalité. Contacté, le parquet de Versailles n’a souhaité ni confirmer ni commenter cette information. Pas plus que le directeur de l'enseigne rémoise, Richard Jimenez.

Les enquêteurs agissaient dans le cadre de l’information ouverte en 2012 après des révélations de Mediapart et du Canard enchaîné sur un système de surveillance généralisée mis en place sous la précédente direction, entre 2003 et 2009, et dont l'existence semble attestée par des dizaines de mails internes. Des données confidentielles issues d’un fichier de police baptisé Stic auraient notamment été achetées par l’intermédiaire de détectives privés, qui ont d’abord porté sur des salariés gêneurs, soupçonnés de vol ou syndiqués, puis sur des employés sur le point d’être embauchés, par vagues entières, le procédé ayant été peu à peu généralisé. Mediapart a également révélé que des recherches avaient été effectuées sur certains clients.

Deux anciens responsables de la sécurité d’Ikea France ont d’ores et déjà été mis en examen, ainsi que deux policiers de la région d’Avignon (ayant appartenu aux Renseignements généraux), soupçonnés d’avoir fourni des fiches Stic à des responsables du magasin local.

Dans cette enquête, le cas rémois pèse particulièrement lourd, puisque le magasin n’a été ouvert qu’à l’automne 2010 – alors que l’essentiel des faits jusqu’ici relatés par la presse remonte à la période 2003-2009, correspondant au règne de Jean-Louis Baillot à la tête d’Ikea France. A la suite de nos révélations, le géant suédois s’était rapidement débarrassé de ce dernier (ainsi que de trois autres cadres impliqués), espérant contenir le scandale et protéger l’actuel directeur général, Stefan Vanoverbeke, arrivé en janvier 2010. Si les soupçons portant sur l’enseigne de Reims devaient se confirmer, l’actuelle direction se retrouverait gênée aux entournures.

D’après nos informations, les enquêteurs soupçonnent qu’à l’ouverture du magasin marnais, le listing des recrues (ou futures recrues) ait été adressé par mail au département « gestion du risque » du siège, alors dirigé par Jean-François Paris, pour une vérification quasi industrielle de leurs antécédents.

Joint en janvier dernier à ce sujet, l’ancien responsable de la sécurité de Reims, désormais reconverti, nous avait déclaré : « Ça ne me dit rien, j’en sais rien. »

A lire aussi sur le blog de Tuxicoman : Bons films


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