Selon nos informations, l’ancienne ministre des finances et actuelle directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a refusé de témoigner devant la Cour de discipline budgétaire. C’est son ancien directeur de cabinet et actuel PDG d’Orange, Stéphane Richard, qui l’avait citée comme témoin.
Cette nouvelle péripétie dans l’une des innombrables procédures déclenchées dans le cadre de l’affaire Tapie vient illustrer les différences de traitement judiciaire qu’autorise le droit français. Alors que les mêmes suspicions pèsent sur Christine Lagarde et sur Stéphane Richard, la première a été mise en examen seulement pour « négligences » par la juridiction d’exception qu’est la Cour de justice de la République (CJR) tandis que le second, au terme d’une garde à vue de 96 heures, a été mis en examen pour « escroquerie en bande organisée ».
Ce traitement judiciaire plus accommodant pour l’ex-ministre que pour son ancien bras droit se prolonge donc devant la Cour de discipline budgétaire. Car cette juridiction financière qui sanctionne les manquements commis par les comptables publics ne peut juger que les fonctionnaires et pas les ministres. Ainsi que deux autres hauts fonctionnaires, Stéphane Richard a ainsi été renvoyé devant la Cour de discipline budgétaire, mais pas Christine Lagarde. C’est dans ce cadre que Stéphane Richard a cité plusieurs témoins, pour qu’ils soient entendus par cette juridiction. Et parmi ces témoins, il a donné le nom de Christine Lagarde.
Profitant des privilèges assez peu démocratiques que les institutions réservent aux anciens ministres, Christine Lagarde a donc fait savoir, selon nos informations, à la Cour de discipline budgétaire qu’elle refusait d’apporter son témoignage, ne voulant répondre qu’aux interrogations de la CJR.
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