À l’école primaire La Castellane, qui domine la cité marseillaise du 16e arrondissement, la question de la minute de silence après l’attentat du 7 janvier à Charlie Hebdo ne s’est pas posée. L’école était fermée pour cause d’incendie. Le 25 décembre au soir, trois classes sont parties en fumée et le bureau de la directrice a été saccagé. Sans doute un geste criminel à cause d’une stupide histoire de singe, qu’on racontera plus tard.
De l’amiante ayant été détectée dans les suies, un demi-étage a été confiné et la mairie de Marseille a promis de remplacer le mobilier et le matériel inutilisables. Mais les enfants de CP, CE1 et CE2 ont perdu leurs trousses, livres et premiers cahiers d’écriture qu’ils avaient pris l’habitude de laisser en classe pour éviter de les perdre. L’école maternelle voisine a quant à elle été « visitée » deux fois, sans effraction, depuis Noël. Tout comme la maternelle Barnier, l'autre groupe scolaire, en bas de la cité.
Le lundi 9 février, c’est au pied de la colline qui monte vers l’école du haut que des hommes encagoulés ont tiré à la kalachnikov vers des policiers, appelés par des habitants. En plein jour. Et quelques heures avant la visite du premier ministre Manuel Valls. Depuis, un fourgon de CRS stationne devant l'école. Un policier est campé avec son fusil face à la forêt de tours de cette cité, longtemps considérée comme une « citadelle » imprenable. En bas des escaliers, la police scientifique, détecteur de métaux et pelle en main, cherche les balles qui, selon un commandant, ont fait voler des mottes de terre. Dans les herbes folles qui envahissent la colline, la tâche est ardue.
Le lundi 9 février, à 9 h 30, des enfants de CE1-CE2 qui descendaient le chemin pour une sortie scolaire aux archives municipales, se sont retrouvés « nez à nez avec un gars cagoulé qui avait une kalachnikov », raconte une enseignante de l'école La Castellane. La classe a fait demi-tour et l’école a aussitôt prévenu le commandant Henri Gil, responsable du commissariat du 15e arrondissement – « qui était déjà au courant » –, la mairie et l’inspection académique. À 10 heures, les premiers policiers arrivés, dont le directeur départemental de la sécurité publique, ont été accueillis par des rafales de kalachnikov.
En début d’année, la directrice de l’école La Castellane avait donné pour consigne aux parents de ne pas se déplacer en cas de tirs dans la cité et de faire confiance à l’école pour protéger leurs enfants. « Ça avait fait sourire certains, mais a posteriori, heureusement que nous avions anticipé », se félicite une maîtresse.
Au groupe scolaire Barnier, de l’autre côté de la cité, c’est une maman qui prévient par téléphone la directrice de l’école maternelle de la présence de « jeunes armés de kalach’ en tenue militaire ». Peu après, une première rafale retentit. Les 130 petits sont confinés dans les deux seules classes ne donnant pas sur la cité, avant d’être escortés par des CRS vers l’école primaire voisine, plus à l’abri. « Les policiers nous ont dit : “Dites aux enfants que c’est un jeu” », raconte une enseignante de l'école maternelle Barnier. Puis les CRS reviennent sécuriser l’école maternelle. « On avait l’impression d’être dans un film de guerre. Ils avançaient au coup par coup, mettaient des grands coups de pied dans les portes pour vérifier que personne ne s’y était réfugié. » Il a fallu appeler les parents un par un et sortir les rations de secours à la cantine. Avec six classes à occuper sans jeu, ni matériel, « la journée a été longue ».
Exerçant leur droit de retrait, les enseignants des deux groupes scolaires, situés en réseau d'éducation prioritaire + (REP +), ont cessé le travail durant une journée. Pas plus. Un geste « exemplaire », salué par le préfet de police de Marseille, Jean-Paul Bonnetain (sur le départ), qui les a fait applaudir lors d’une réunion publique, le 20 février. Les parents ne tarissent pas d’éloge sur leurs enseignants « motivés et toujours volontaires ». « Certains viennent d’Aix-en-Provence tous les matins depuis dix ans, ils n’ont jamais demandé leur mutation, sont partants pour toutes les sorties », salue Régis Messonnier, 44 ans, délégué des parents d'élèves de l'école primaire du haut.
C’est la « confiance envers l’école » des parents de la cité qui fait tenir l'une des enseignantes rencontrées, en poste depuis huit ans. « Les familles ne cessent de me surprendre, 95 % s’accrochent, il n'y a que 5 % d'entre elles qui sont dépassées car dans la survie, dit-elle. Avec les mamans, on s’appelle énormément pour éviter l'école buissonnière. Même quand le père est absent et que la mère se lève à 5 heures pour aller travailler, c’est le grand frère qui habille les petits et les amène à l’heure. »
Mais depuis le 9 février, les 800 élèves de cette cité de quelque 7 000 habitants sont « pertubés » et les enseignants ont du mal à les remettre au travail. « Les résultats des évaluations CE1-CE2 (la semaine même) n'avaient jamais été aussi bas », remarque une enseignante de l’école La Castellane. Près de la moitié des enfants de cette école et une trentaine de parents ont demandé à parler à la cellule d’écoute mise en place par l’Éducation nationale. Ce n’est pas la première fois que des coups de feu ont lieu dans cette cité enclavée du 16e arrondissement, desservie par une seule ligne de bus. « Mais d’habitude, c’est éloigné, on hésite avec des pétards. Là, quand je suis sortie vérifier que tout était bien fermé, j'ai senti l'odeur de la poudre », dit une enseignante.
Dans la nuit du 14 janvier 2015, un jeune homme de 25 ans, « acteur du trafic » selon le préfet de police, a été abattu par des armes à poing. Le premier règlement de comptes à Marseille depuis six mois. Quinze jours après, un autre homme était blessé par balles, en plein jour. Les enseignantes de l’école du bas, qui déjeunaient dans la salle des maîtres donnant sur la cité, se sont réfugiées dans le couloir pour prévenir le 17. Puis il y a eu les tirs du 9 février, dernier épisode d’une « lutte d’influence pour prendre le contrôle d’un point de stups », a déclaré le préfet de police Jean-Paul Bonnetain. Deux hommes de La Castellane, qui avaient fui en Seine-Saint-Denis, ont été mis en examen et écroués jeudi 19 février pour « association de malfaiteurs en vue de commettre une tentative d'homicide volontaire ». Le même jour, deux autres suspects ont été interpellés à La Castellane.
En juin 2013, la police judiciaire avait démantelé le réseau de la tour K, l’un des plus importants points de vente de stupéfiants de Marseille. Près de 1,4 million d’euros en petites coupures avaient été saisis. Le chiffre d’affaires quotidien de la tour variait entre 40 000 et 50 000 euros. Selon une source policière, un autre « plan stups » situé un peu plus haut, le long du boulevard Henri-Barnier, tenterait depuis début janvier de remplacer le réseau de la tour K, affaibli. « À La Castellane, les quatre ou cinq points de revente cohabitent à peu près, sauf ces deux-là, explique cette source. Entre juin 2013 et juin 2014, quelque 25 membres du réseau ont été écroués. L’affaiblissement d’un plan de revente aussi générateur de bénéfices crée forcément des tensions. Les effets sont évidemment insupportables pour la population. »
Une enseignante de l’école élémentaire La Castellane date de son côté ce durcissement de la rentrée des vacances de Pâques 2013 où elle a récupéré des élèves « dans un état de stress extrême ». « Jusqu’il y a deux ans, le réseau était plutôt discret, décrit-elle. On croisait des guetteurs, souvent des ex-élèves, mais il y avait une sorte d’entente, chacun faisait son boulot de son côté. Ça s’est dégradé, maintenant les guetteurs sont des adultes cagoulés et parfois armés. »
Enseignants et parents de La Castellane ont créé un collectif pour dire leur ras-le-bol, avant tout à l’adresse des pouvoirs publics. Ils décrivent les jets de pierre sur les parkings, les tags menaçants, les « visites » et les cambriolages nocturnes signalés à l’inspection académique sans réelle réaction. Ou encore le tee-shirt ensanglanté retrouvé un matin sous la fenêtre d'une des écoles.
À l’école maternelle du bas, les fenêtres ferment mal, des morceaux de plafond tombent à cause des infiltrations d’eau, le dortoir est régulièrement inondé et en début de semaine, le thermomètre ne dépasse pas les 11 degrés dans les classes. L’état déplorable des équipements scolaires marseillais n’est pas propre à La Castellane, mais il y est accentué. « Les services techniques de la mairie viennent constater, mais jamais avec les bons outils, et après, on ne les revoit plus », soupire, une enseignante. La ville est pauvre certes, mais certaines de ses priorités choquent. « Pour faire le marquage dans la cour afin de faire répéter aux enfants la fête des écoles de Mme Casanova (adjointe à l’éducation du maire Jean-Claude Gaudin – ndlr) au stade Vélodrome, en juin, la ville envoie aussitôt des ouvriers, mais pour refaire le sol troué du gymnase scolaire et ses toilettes à la turque, là il n’y a pas de moyens », s’agace Régis Messonnier, 44 ans, délégué des parents d’élèves à l’école La Castellane.
Lundi 16 février, sur le parvis de l'Hôtel de Ville, une petite dizaine de parents d’élèves ont fait en vain le siège du conseil municipal de Marseille pour inviter le maire Jean-Claude Gaudin, « qui n’a jamais mis les pieds à La Castellane », à voir leur école. Ils n’ont pas été reçus. « On est restés à se geler dehors pendant trois heures », explique une mère de famille. Le jour des tirs, elle accompagnait l'un de ses fils et sa classe de CM2 au cinéma L’Alhambra à L’Estaque. Comme la plupart des habitants, elle hésite à parler du trafic. « La dernière fois, je regardais par la fenêtre de ma cuisine, j’ai vu deux gars armés en cagoule, j’ai fait deux pas en arrière. Dans ma propre cuisine ! Mais ce qui se passe à l’extérieur, je m’en fous. Ce qui est important, c’est l’intérieur de l’école, c’est là où on apprend les valeurs. » L’exercice est délicat pour les acteurs du quartier : protester contre les conséquences directes du trafic sans s’en prendre de front aux réseaux avec lesquels ils sont bien forcés de cohabiter au quotidien. « Nous, on veut de la sécurité pour les écoles, dit Régis Messonnier. On n’est pas là pour dire “Merde aux dealers”, comme Platini dans les années 1980. Le trafic, ça fait des années qu’on vit avec. Si les pouvoirs publics ne sont pas capables de nous en débarrasser, c’est le problème de la police, pas le nôtre. »
Parents et enseignants s’en tiennent donc à des demandes basiques : des portes qui ferment pour leurs écoles, des grillages plus hauts, des caméras de vidéosurveillance la nuit « à l’intérieur des locaux, pas pour surveiller la cité », etc. Lui aussi prudent, le centre social de La Castellane a préféré, « pour éviter les amalgames », ne pas abriter leur conférence de presse. Elle s’est donc tenue le 18 février, hors de la cité, au centre social de L’Estaque.
Car l'école et le centre social se retrouvent en première ligne. Malgré la présence policière, les services publics (conseil général, caisse d’allocation familiale, Mission locale), qui avaient déserté la cité début janvier, n’ont toujours pas repris leurs permanences. La porte du local de la protection maternelle et infantile (PMI), qui reçoit habituellement une trentaine de familles par semaine, reste close. « C’est irresponsable, lorsqu’on connaît les difficultés de transports et la précarité des familles monoparentales, où les femmes doivent gérer seules les enfants », gronde un acteur associatif.
Sous le regard des CRS postés aux entrées de la cité depuis les tirs de kalachnikov, les habitants respirent un peu. Des gamins jouent aux boules, des vieux ont tiré un banc au soleil pour discuter. Sur la colline, les ouvriers d’un chantier d’insertion piloté par le centre social ont repris le débroussaillage de la colline, interrompu le 9 février par les coups de feu. « Les services de la ville en ont profité pour réparer les lampadaires. Avant, c’était noir quand on rentrait le soir, ça faisait peur », explique Riad, 35 ans, ouvrier sur le chantier et habitant de La Castellane. « Ça fait du bien de voir le quartier comme ça, sans pression », sourit Philippe Amet, le président du centre social et directeur du lycée professionnel privé voisin.
À une centaine de mètres des policiers, on croise un jeune dealer encapuchonné qui sert tranquillement un client en tirant de sous une voiture un sac plastique rempli de petits sachets d’herbe de cannabis. « Ils connaissent le fonctionnement et les horaires des policiers, souligne un habitant de 25 ans, surveillant en collège qui demande à être nommé « Newman ». Ils se font petits pendant quelques jours, puis le trafic repart très rapidement. Hier soir, j’ai déposé un élève à Saint-Antoine, quand je suis redescendu, à 20 heures, les CRS étaient partis et le deal avait repris. » Et les contrôles routiers tatillons exaspèrent les habitants. « La semaine dernière, j'ai été contrôlé deux fois : à chaque fois, ils ont regardé les pneus, l'assurance, ils font leur boulot mais ça m'a mis en retard pour le travail », dit Newman.
De l’avis des intervenants dans le quartier, l’approche globale, engagée depuis 2013 par la préfecture de police dans une quarantaine de cités marseillaises, porte tout de même quelques fruits. La parole circule. Des groupes de pilotage et de suivi (GPS) réunissent régulièrement Éducation nationale, police, bailleurs sociaux, protection judiciaire de la jeunesse, centres sociaux et associations. « Il y a eu de bonnes choses de faites, mais on n’a pas encore trouvé la solution pour un retour à la normale », dit Philippe Amet.
Après le coup de filet de juin 2013, les CRS sont restés plusieurs semaines et reviennent ponctuellement pour tenter d'assécher le trafic. Les ouvriers du chantier d’insertion, piloté par le centre social et financé par la ville de Marseille, ont refait les murs et les peintures du stade de foot voisin, où Zidane a fait ses premières passes. Ils s’attaquent désormais à la colline qui surplombe la cité, sous le regard attentif d'Arlette Fructus, adjointe au maire de Marseille. « Nous voulons que les habitants puissent se réapproprier l’espace », dit l'adjointe déléguée à la politique de la ville et à la rénovation urbaine.
Mais pourquoi avoir laissé ce parc communal se transformer en terrain vague ? Les taxes d’habitation de La Castellane n’ont pourtant rien à envier à celles du centre-ville de Marseille. « Moi je paie 700 euros par mois, plus 200 euros de charges au bailleur social Logirem, s'exclame un père de famille de 32 ans. Mais je ne vois pas les espaces verts ! Dans les 15e et 16e arrondissements, on dirait qu’on ne fait pas partie de la même ville. »
Le propre des ghettos, c’est qu’il est difficile d’en sortir. Au sens littéral : Bougainville, le terminus du métro marseillais, est à 7 kilomètres. « Quand je travaillais à Toulon, je mettais plus de temps pour aller de la gare Saint-Charles à La Castellane que pour rentrer de Toulon à Marseille », se souvient Régis Messonnier, ancien marin-pompier. Des fenêtres de son appartement, grand et lumineux, la vue sur la rade de Marseille est magnifique. Mais sa femme, couturière, « ne supporte plus ». Comme au moins trois autres familles dans sa cage d’escalier, qui cherchent à partir. Elles se heurtent à un mur. « Dans le privé, il faut gagner trois fois le loyer pour pouvoir visiter, et dans le public, partir pour se retrouver à Campagne Lévêque, au Parc Kallisté ou au Castellas (d'autres cités des 15e et 16e – ndlr), ça sert à quoi ? », demande une mère de famille, déjà citée.
« On est dans un cercle vicieux qui renvoie les gens vers le même trou », constate Newman, en formation pour devenir éducateur spécialisé. Quand il s’est fiancé, il y a sept mois, le surveillant a voulu quitter l’appartement de La Castellane où il vivait avec sa mère. « Mais au lieu de m’orienter dans ce qui a été refait, qui est propre et sécurisé, on m’a proposé la tour d’en face », se souvient-il. Newman a depuis décroché un logement de fonction dans le collège Henri-Barnier, en face de la cité, où travaille sa femme. L'un de ses voisins, agent d’entretien au collège, aurait été placé par un élu socialiste local, assure-t-il. « Ici, quand il y a vingt nouveaux appartements dans des programmes sociaux, c’est pour les vingt qui ont collé des affiches pour Samia Ghali (sénatrice et maire PS du secteur – ndlr) ou Henri Jibrayel (député PS et conseiller général – ndlr) », avance-t-il.
Même chose pour l’emploi : 47 % des actifs du quartier étaient au chômage en 2010. Et parmi les actifs occupés, 88 % étaient employés ou ouvriers et seuls 0,1 % rentraient dans la catégorie cadres ou professions intellectuelles supérieures. « On a des zones franches juste à côté, mais elles n’embauchent que très peu de gens de La Castellane, souligne Newman. Et la plupart des jeunes restent sur leurs échecs : ils postulent une fois, sont refusés et se disent c’est plus facile de gagner de l’argent avec la drogue, alors qu’ils entrent au contraire dans un milieu très difficile. » « Beaucoup des jeunes que nous arrêtons nous disent que s’ils avaient un boulot à 1 500 euros par mois et un appart', ils arrêteraient les conneries, constate une source policière. Ça concerne les 80 % de main-d’œuvre des plans stups, pas les quelques têtes de réseau qui brassent des dizaines de milliers d’euros au quotidien. » Un beau gâchis aux yeux d'un ancien travailleur social de la cité, aujourd’hui très inquiet du sort des « minots » qu’il a vus grandir. « Ce qui nous fait peur, ce ne sont pas les balles, c’est de voir cette jeunesse disparaître. Il y a vraiment un potentiel ici, en sport, en musique, etc. Et ils vont disparaître de n’avoir pas existé. »
« Comment a-t-on pu laisser une cité renfermée, cloisonnée pendant tant d’années ? » s’interroge également Nassim Khelladi, directeur du centre social. La venue de l'ex-premier ministre Jean-Marc Ayrault, en novembre 2013, avait pourtant créé de nombreux espoirs. La Castellane ayant manqué le coche du premier plan de rénovation urbaine (1,2 milliard d’euros pour Marseille), elle fera partie du deuxième, baptisé Nouveau programme de renouvellement urbain (NPRU). Un premier protocole a été signé le 15 janvier par les quatre bailleurs sociaux de la cité et les pouvoirs publics. La police aura son mot à dire sur les futurs aménagements, au travers d'une étude de prévention situationnelle. « Même si à La Castellane, on sait que ce n’est pas le positionnement du lampadaire qui va résoudre la délinquance », remarque un responsable de Marseille rénovation urbaine. Dès septembre 2015, deux immeubles, dont la tour K, qui abrite le point de vente le plus important, devraient être démolis pour créer une allée, traversant la cité d’est en ouest. Une voie qui désenclavera ce quartier labyrinthique et facilitera, au passage, les interventions de police. Ou un « futur drive-in pour la drogue », lance, provocateur, un habitant.
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L'histoire du singe qui a mis en émoi la cité
Pendant un mois, fin 2014, un petit singe magot, une espèce protégée, s’était promené dans la cité de La Castellane. Début novembre, il était ainsi entré dans la cour de l’école primaire La Castellane, affolant les enfants. La directrice et des éducateurs avaient réussi à l’enfermer dans les toilettes. « Cinq minutes après, on a vu débarquer ses propriétaires, quatre jeunes, qui ont cassé la poignée de la porte et récupéré leur singe en menaçant : “La prochaine fois, on brûle tout” », décrit un témoin de la scène. Après avoir mis en émoi à plusieurs reprises les écoles et le collège Henri-Barnier, le singe a finalement été capturé le 17 décembre 2014 par une policière qui a dû utiliser son pistolet à impulsion électrique. Il a été soigné et confié à « un zoo spécialisé dans les primates, en Ardèche », indique la préfecture de police.
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