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Michèle Rivasi: opération mains propres sur la santé

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Michèle Rivasi travaille sur la santé publique depuis trente ans. C’est l’une des premières, en 1986, à avoir alerté sur les retombées de la catastrophe de Tchernobyl, au moment où les autorités assuraient, contre toute évidence, qu’aucun nuage radioactif ne menaçait la France. Elle créera dans la foulée la Criirad, la commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité.

Députée de la Drôme en 1997, députée européenne depuis 2009, elle veut aujourd'hui lancer une opération « mani pulite » à la française, sur le modèle de ce qui s’est fait en Italie dans les années 1990. Elle soutient que dix milliards d’euros d’économies pourraient être réalisées chaque année, dans le domaine de la santé, sans réduire la qualité des soins.

Elle constate « des différences incroyables » entre le prix de certains médicaments en France et notamment en Italie. Elle cite un anti-leucémique des laboratoires Novartis vendu 500 euros en Italie et 2 300 euros en France. Elle note que le prix des génériques français « dépasse de 30 % la moyenne européenne ». Elle accuse les laboratoires de créer en permanence de faux nouveaux médicaments pour éviter que leurs molécules ne soient vendues sous forme de générique.

Elle souligne enfin « l’opacité » du CEPS, le comité économique de protection de la santé, qui délivre les autorisations de mise sur le marché et fixe le prix des médicaments.

Pour elle, toute la chaîne du médicament serait gangrenée par les conflits d’intérêts. Elle cite Nora Berra, Claude Evin, Edmond Hervé, Henri Nallet, Michèle Barzach, Bernard Kouchner, Philippe Douste-Blazy, Élisabeth Hubert, Roselyne Bachelot, tous anciens ministres ou secrétaires d’État à la santé, qui ont collaboré, de près ou de loin, avec les laboratoires…

Michèle Rivasi évoque aussi Michel Barnier, Jacques Godfrain, Claudie Haigneré, et parle de parlementaires « corrompus ou gratifiés », de clubs parlementaires, de hauts fonctionnaires, d’« associations sous influence »...

Sa proposition : imposer la transparence, et en finir avec les allers et retours entre décideurs politiques ou professionnels de la médecine, et laboratoires pharmaceutiques « dont l’investissement en communication et en lobbying est plus élevé que dans la recherche ».

Dans la dernière partie de l’entretien, la députée européenne parle de la Grèce et de l’Espagne, en considérant que la victoire de Syriza ou de Podemos « peut changer l’orientation de l’Europe », une Europe à laquelle elle croit mais dont elle dénonce le fonctionnement : « Trois millions de Grecs n’ont plus accès la Sécurité sociale, 25 % de gens au chômage, dont 60 % des jeunes... C’est ça leur système ? »

A lire aussi sur le blog de Tuxicoman : Le chaos computer club censuré au Royaume Uni


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