Un assaut coordonné. Vendredi vers 17 heures, les forces de l'ordre déployées à Dammartin-en-Goële ont donné l'assaut sur le bâtiment où s'étaient réfugiés les deux suspects dans l'attentat de Charlie Hebdo. Les deux frères Kouachi ont été tués lors de cet assaut, selon l'AFP, tandis que l'otage serait indemne. Quasiment au même moment, les forces de l'ordre donnaient l'assaut porte de Vincennes où un preneur d'otages était réfugié dans un Hyper Cacher. Il s'agissait d'Amedy Coulibaly, par ailleurs suspecté d'être l'auteur de la fusillade de Montrouge jeudi, qui avait coûté la vie à une policière. Des otages semblent avoir été libérés lors de cet assaut (voir les images ci-dessous). Mais quatre otages ont été tués, a confirmé dans la soirée François Hollande.
Le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve déclare après les assauts : « J'éprouve une immense tristesse en pensant à ceux qui ont perdu la vie, aux otages. Je remercie du fond du cœur les forces de l'ordre qui ont agi avec compétence et sang-froid. Cela fait leur grandeur. » Le ministre de l'intérieur s'est en revanche montré peu disert sur les victimes de l'attaque antisémite, refusant d'en donner le nombre. Il a fallu attendre François Hollande pour cela. Mais, à 21 heures, le nom de ces victimes n'était pas connu.
Jeudi matin, à Montrouge, un homme armé, équipé d'un gilet pare-balles selon des témoins, a ouvert le feu à l'arme de poing sur une fonctionnaire de police. Blessée grièvement, celle-ci est décédée quelque temps plus tard. Un agent de voirie a également été blessé. Le suspect avait réussi à prendre la fuite, la police avait perdu sa trace « dans le quartier de La Défense ».
La préfecture de police avait diffusé vendredi en début d'après-midi l'avis de recherche suivant sur la fusillade de Montrouge :
On en sait par ailleurs un peu plus sur les frères Kouachi. Ceux-ci figuraient « depuis des années » sur la liste des terroristes connus ou suspectés du gouvernement américain. Un responsable du renseignement américain a assuré jeudi au New York Times que Saïd et Cherif Kouachi, 34 et 32 ans, étaient identifiés depuis longtemps par les États-Unis comme de possibles djihadistes. Par conséquent, ils étaient inscrits sur la no fly list américaine, leur interdisant de prendre l’avion depuis ou en direction du sol américain.
Le quotidien, tout comme la chaîne de télévision NBC, affirme par ailleurs que Saïd Kouachi a passé plusieurs mois au Yémen en 2011, pour s'entraîner au maniement des armes. La formation pourrait avoir été dispensée par un membre d'Al-Qaïda dans le pays.
Cherif Kouachi avait été condamné, en 2008, dans l'affaire de la filière irakienne du XIXe arrondissement, à trois ans d'emprisonnement, dont 18 mois avec sursis. Il avait été interpellé peu avant de se rendre en Irak combattre aux côtés de la branche irakienne d'Al-Qaïda contre la coalition menée par les États-Unis.
Douze personnes ont été tuées – dix personnes présentes à Charlie Hebdo et deux policiers –, quatre ont été grièvement blessées et sept blessées plus légèrement, mercredi dans l'attaque de la rédaction de l'hebdomadaire satirique. Les dessinateurs Cabu, Charb, Wolinski, Philippe Honoré et Tignous sont morts dans l'attaque. Charb, de son vrai nom Stéphane Charbonnier, était le directeur de la publication de Charlie. L'économiste Bernard Maris est également décédé dans la fusillade, ainsi que Mustapha Ourrad, correcteur, Frédéric Boisseau, agent d'entretien, et Elsa Cayat, psychanalyste et chroniqueuse. Michel Renaud, ancien directeur de cabinet du maire de Clermont-Ferrand, fait partie des victimes. Président fondateur du Rendez-vous du carnet de voyage clermontois, Michel Renaud était venu rencontrer le dessinateur Cabu pour lui rendre les dessins qu'il avait prêtés à l'association clermontoise pour la dernière manifestation, fin novembre dernier, indique le quotidien La Montagne. Les deux policiers tués sont un membre de la brigade VTT du XIe arrondissement de 42 ans et un membre de la brigade de protection des personnalités de 49 ans.
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