Dernière minute. Une prise d'otages est en cours porte de Vincennes, dans une épicerie casher, HyperCacher, située dans une impasse. Une fusillade a été entendue et il y a au moins un blessé. L'homme était armé de deux pistolets-mitrailleurs, a précisé un délégué du syndicat Unité SGP FO, Rocco Contendo. De nombreux véhicules de police se rendent sur place. La section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête, annonce le procureur.
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Le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve a confirmé vendredi 9 janvier au matin que les deux suspects dans l'attentat de Charlie Hebdo avaient été repérés en Seine-et-Marne, dans une commune proche de l'aéroport Charles-de-Gaulle. Une prise d'otages est en cours dans une entreprise de la commune de Dammartin-en-Goële (voir carte ci-dessous). Selon Cazeneuve, « le GIGN (…) se rend sur place et les opérations seront conduites dans les heures, les minutes qui viennent » dans le cadre d’un dispositif « piloté par le directeur général de la gendarmerie et de la police nationale sous l’autorité du parquet anti-terroriste et les services du ministère de l’intérieur ». Des échanges de coups de feu avaient auparavant été entendus vers 9 heures dans la commune.
Le New York Times cite Mohamed Douhane, présenté comme un haut gradé de la police qui suit les négociations. « Nous avons établi la communication avec les frères Kouachi », indique-t-il. « Ils disent qu'ils veulent mourir en martyrs. Ils se conduisent comme deux terroristes déterminés qui sont très certainement physiquement fatigués, mais qui veulent en finir par une grande et dernière démonstration de force et de résistance héroïque. Ils se sentent acculés et savent que leurs dernières heures ont sonné », ajoute-t-il.
Les deux suspects se seraient auparavant emparés d'une voiture, entraînant une course-poursuite sur la N2 à l'issue d'une nuit de traque infructueuse dans l'Oise et dans l'Aisne.
La nuit de recherche, dans une zone boisée, n'avait rien donné, malgré les centaines de membres de forces de l'ordre présents sur place, et le survol de la région par des hélicoptères durant la nuit. Selon les autorités, Saïd Kouachi a été « formellement reconnu » comme un « agresseur » ayant participé à l’attaque qui a fait douze morts, dont deux policiers mercredi matin.
Par ailleurs, des sources policières ont affirmé à l'AFP et au Monde, sans que l'on sache s'il s'agit des mêmes sources, qu'il existait un lien entre l'attaque de Charlie Hebdo mercredi et l'homme à l'origine d'une fusillade jeudi matin à Montrouge dans laquelle une fonctionnaire de police a trouvé la mort. L'homme impliqué dans cette fusillade, et qui est toujours en fuite ce vendredi midi, pourrait connaître les deux frères Kouachi.
Jusqu'à présent, le ministre de l'intérieur se refusait à faire le moindre lien entre les deux affaires. Jeudi matin, à Montrouge, un homme armé, équipé d'un gilet pare-balles selon des témoins, a ouvert le feu à l'arme de poing sur une fonctionnaire de police. Blessée grièvement, celle-ci est décédée quelque temps plus tard. Un agent de voirie a également été blessé. Le suspect a réussi à prendre la fuite, la police a perdu sa trace « dans le quartier de La Défense ». Deux personnes ont été interpellées dans le cadre de cette enquête à Grigny en banlieue parisienne.
La préfecture de police a diffusé l'avis de recherche suivant sur la fusillade de Montrouge :
Les deux frères Kouachi figuraient « depuis des années » sur la liste des terroristes connus ou suspectés du gouvernement américain. Un responsable du renseignement américain a assuré jeudi au New York Times que Saïd et Cherif Kouachi, 34 et 32 ans, étaient identifiés depuis longtemps par les États-Unis comme de possibles djihadistes. Par conséquent, ils étaient inscrits sur la no fly list américaine, leur interdisant de prendre l’avion depuis ou en direction du sol américain.
Le quotidien, tout comme la chaîne de télévision NBC, affirme par ailleurs que Saïd Kouachi a passé plusieurs mois au Yémen en 2011, pour s'entraîner au maniement des armes. La formation pourrait avoir été dispensée par un membre d'Al-Qaïda dans le pays.
La police avait diffusé mercredi 7 janvier au soir les avis de recherche des deux suspects. Un troisième suspect s'est rendu dans la nuit au commissariat de Charleville-Mézières, dans les Ardennes. Il s'agit d'un homme de 18 ans. Soupçonné d’avoir aidé les deux tireurs, il s’est rendu « après avoir vu que son nom circulait sur les réseaux sociaux », a expliqué à l’AFP une source proche du dossier. Il s'agirait du beau-frère d'un des deux autres suspects. Il a été mis hors de cause dans la matinée.
Cherif Kouachi avait été condamné, en 2008, dans l'affaire de la filière irakienne du XIXe arrondissement, à trois ans d'emprisonnement, dont 18 mois avec sursis. Il avait été interpellé peu avant de se rendre en Irak combattre aux côtés de la branche irakienne d'Al-Qaïda contre la coalition menée par les États-Unis.
Douze personnes ont été tuées – dix personnes présentes à Charlie Hebdo et deux policiers –, quatre ont été grièvement blessées et sept blessées plus légèrement, mercredi dans l'attaque de la rédaction de l'hebdomadaire satirique. Les dessinateurs Cabu, Charb, Wolinski, Philippe Honoré et Tignous sont morts dans l'attaque. Charb, de son vrai nom Stéphane Charbonnier, était le directeur de la publication de Charlie. L'économiste Bernard Maris est également décédé dans la fusillade, ainsi que Mustapha Ourrad, correcteur, Frédéric Boisseau, agent d'entretien, et Elsa Cayat, psychanalyste et chroniqueuse. Michel Renaud, ancien directeur de cabinet du maire de Clermont-Ferrand, fait partie des victimes. Président fondateur du Rendez-vous du carnet de voyage clermontois, Michel Renaud était venu rencontrer le dessinateur Cabu pour lui rendre les dessins qu'il avait prêtés à l'association clermontoise pour la dernière manifestation, fin novembre dernier, indique le quotidien La Montagne. Les deux policiers tués sont un membre de la brigade VTT du XIe arrondissement de 42 ans et un membre de la brigade de protection des personnalités de 49 ans.
Le journal est situé rue Nicolas-Appert dans le XIe arrondissement de Paris. Charlie Hebdo avait déjà fait l'objet d'un incendie criminel en novembre 2011, dans ses précédents locaux situés dans le XXe arrondissement. Selon un récit de Libération, les deux hommes armés qui ont pénétré dans les locaux cherchaient tout particulièrement Charb, le patron du journal.
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