La rédaction de Charlie Hebdo a été la cible ce mercredi 7 janvier d'une attaque de la part d'au moins deux hommes armés. Selon les premiers éléments, douze personnes ont été tuées, quatre ont été grièvement blessées et quatre blessées plus légèrement. Nos deux journalistes sur place ont assisté à la sortie de nombreux corps par les services de secours.
Selon l'un des avocats de l'hebdo, Cabu, Charb, Wolinski et Tignous sont morts dans l'attaque. Charb, de son vrai nom Stéphane Charbonnier, était le directeur de la publication de Charlie.
Le journal est situé rue Paul Appert dans le 11e arrondissement de Paris. Charlie Hebdo avait déjà fait l'object d'un incendie criminel en novembre 2011, dans ses précédents locaux situés dans le 20e arrondissement.
L'attaque a eu lieu peu après 11h ce mercredi matin. Sur une vidéo filmée par Première ligne, une agence de presse télévisuelle, les deux hommes armés crient Allahu Akbar (Dieu est grand) à l'extérieur du bâtiment. Selon une source policière, les assaillants auraient également crié « Nous avons vengé le prophète ».
Jointe par téléphone par le journal L'Humanité, alors qu’elle était encore sur les lieux de la fusillade, la dessinatrice Corinne Rey a apporté ce témoignage : « J’étais allée chercher ma fille à la garderie, en arrivant devant la porte de l’immeuble du journal deux hommes cagoulées et armés nous ont brutalement menacées. Ils voulaient entrer, monter. J’ai tapé le code. Ils ont tiré sur Wolinski, Cabu… ça a duré cinq minutes… Je m’étais réfugiée sous un bureau… Ils parlaient parfaitement le français… Se revendiquaient d’Al Qaïda ».
Une autre vidéo circule sur les réseaux sociaux, elle a été prise près du journal. On y voit deux hommes abattre de sang froid un policier à terre puis retourner à petites foulées dans leur véhicule. Nous en avons extrait quatre images :
François Hollande s'est rendu sur place vers 12h50. Il s'est adressé à la presse, parlant d'un acte d'une « exceptionnelle barbarie au cœur de Paris contre un journal, contre des journalistes ». Le président français a déclaré qu'il s'agissait d'un « acte terroriste ». « Cela ne fait aucun doute », a-t-il ajouté. « La France est aujourd'hui en état de choc devant un attentat terroriste, ça ne fait pas de doute », a déclaré François Hollande, accompagné du ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve et de la maire de Paris, Anne Hidalgo.
Le chef de l'Etat a confirmé un premier bilan : 11 personnes ont été tuées. 4 personnes sont dans un état « d'urgence absolue ». Mais, selon François Hollande, il ne s'agit pas encore d'un compte définitif. Le président va réunir à 14h à l'Elysée les ministres et responsables directement concernés par la protection à assurer sur tous les lieux potentiellement visés. Le plan vigipirate est passé à « Vigipirate attentat ».
Le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, a pour sa part dénoncé « une attaque d'une violence démente, barbare comme il n'y en a jamais eu ». « C'est aujourd'hui sans commune mesure le jour le plus noir de l'histoire de la presse française », a-t-il ajouté. « Ils sont rentrés dans d'autres locaux mais n'ont pas tiré, ils visaient clairement Charlie Hebdo », a-t-il encore indiqué.
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