C’est la décision de trop. Au moment où la direction d’Alstom présentait en assemblée générale la cession de sa branche énergie à General Electric pour 12,3 milliards d’euros, qui a été approuvée le 19 décembre à 99,2 % par les actionnaires, cette même direction a décidé de s’octroyer une gratification hors norme pour cette vente. La CGT du groupe a dénoncé, jeudi 18 décembre, l’attitude du PDG. Patrick Kron va recevoir 150 000 actions, équivalant à 4,1 millions d’euros, soit deux fois son salaire annuel, pour avoir bien su négocier la vente de 70 % du chiffre d’affaires de son groupe au géant américain. « Une prime de Noël », dit le syndicat. Cette mesure a été votée à l’unanimité du conseil d’administration d’Alstom. Elle avait été proposée par le comité de rémunération du groupe dirigé par Jean-Martin Folz, un ancien du groupe Pechiney, comme Patrick Kron.
Cette gratification, « conditionnée au succès de la transaction », n’a pas été soumise au vote consultatif des actionnaires qui devaient se prononcer sur la cession de la branche des activités électriques lors de l’assemblée générale extraordinaire du 17 décembre. Elle le sera lors de l’assemblée générale ordinaire en juillet 2015. « 2 000 hauts dirigeants vont également se partager 60 millions d'euros », payés cette fois par General Electric, s’est indignée la CGT, accusant la direction de mener « une casse industrielle ». 65 000 salariés sont appelés à passer sous le giron du groupe américain.
Il y a longtemps que les patrons ont perdu tout sens des responsabilités et de conduite honorable dès qu’il s’agit de leurs rémunérations. Le « toujours plus » et « le hors norme » sont devenus la règle. Mais dans ce cas précis, comment justifier une récompense de 150 000 actions, selon les critères mêmes des règles patronales de création de valeur, et de préservation de l’intérêt social du groupe ? Patrick Kron a-t-il vraiment négocié au mieux dans l’intérêt d’Alstom ? Le député PS Razzi Hammadi se rappelle les déclarations de Patrick Kron en mai dernier devant la commission des affaires économiques : « Il n’y a aucun intérêt particulier, aucun intérêt personnel, seulement l’intérêt de l’entreprise », avait assuré le PDG d’Alstom.
À y regarder de plus près, Alstom est très loin d’avoir trouvé l’accord équilibré qui justifiait, selon lui, de préférer l’offre de GE à toutes les autres (Siemens, Mitsubishi). Même les rares verrous qu’avait essayés de poser Arnaud Montebourg, alors ministre de l’économie, pour tenter de préserver les intérêts français, ont été contournés, comme le révèle une enquête très détaillée publiée sur Déontofi.com. Dans le cadre de l’accord avec l’État français, il avait été convenu la création de trois co-entreprises, une dans les réseaux, une dans les énergies renouvelables, notamment l’éolien, et une dans les activités nucléaire et vapeur dans le monde. Pour consolider ce partenariat, l’État avait annoncé sa volonté de prendre une golden share (action privilégiée) dans ces co-entreprises et d’entrer à hauteur de 20 % dans le capital d’Alstom.
L’accord final est loin de l’annonce de juin, comme le prouve le document de référence du groupe. Dans les co-entreprises spécialisées dans les réseaux électriques et les énergies renouvelables, le partage en apparence est égalitaire, à 50/50 à une voix près. GE obtient la voix qui fait la différence, celle qui fait balancer la décision dans un sens, celle qui, en fait, donne le pouvoir. Dans la co-entreprise spécialisée dans le nucléaire, c’est encore pire. Alstom n’aura que 20 % du capital. Statutairement, il lui est accordé 50 % des droits de vote, moins deux voix. On sait ce qu’il peut advenir des accords statutaires, quand ils ne sont pas liés par un pouvoir capitalistique.
Autant dire tout de suite qu’Alstom a abandonné l’ensemble de ses activités à GE, avec des montages habiles pour faire croire à une relation équilibrée. Lors de son assemblée générale, il n’a été question que de l’avenir d’Alstom Transports. Aucune mention n’a été faite à ces co-entreprises, comme si le groupe français avait déjà tiré un trait dessus. La dernière clause acceptée dans le cadre de l’accord avec GE ne laisse d’ailleurs guère de doute sur la suite. En cas de changement de contrôle actionnarial de ce qui reste du groupe français, celui-ci se retrouve dans l’obligation de vendre toutes ses participations dans les co-entreprises à GE.
Le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, ancien banquier d’affaires, peut-il ne pas avoir vu toutes ces dispositions, contraires à l’esprit et à la lettre de l’accord de juin ? Cela ne semble pas, en tout cas, l’avoir indisposé. Le 5 novembre, il annonçait qu’au « terme de six mois de discussions approfondies entre l’État, GE, Alstom, mais aussi EDF et Areva, clients d’Alstom », il donnait son autorisation à l’investissement de GE dans Alstom. « Emmanuel Macron s’est assuré, avec vigilance, que les intérêts de l’État, la pérennité de la filière nucléaire et la sécurisation de l’approvisionnement énergétique de la France sont pleinement pris en compte dans cette opération. (…) Ces différents accords et contrats constituent un dispositif juridique solide et complet, qui protège pleinement les intérêts nationaux que le gouvernement a poursuivis dans ce dossier depuis le mois d’avril », précisait le communiqué du ministère.
La dernière surprise de cet accord a surgi lors de l’assemblée générale des actionnaires ce vendredi. Ces derniers se posaient beaucoup de questions sur les poursuites judiciaires engagées par la justice américaine contre la filiale électrique d’Alstom, accusée de corruption. Selon l’agence Bloomberg, le groupe est sur le point de trouver un accord avec le département de la justice. Il serait menacé d’une amende de 700 millions de dollars (570 millions d’euros). Selon nos informations, la justice américaine pourrait demander la mise à l’écart d’une vingtaine de personnes, comme elle l’a fait dans le cas de BNP Paribas.
Jusqu’alors, Alstom n’a cessé de minimiser l’importance de cette procédure judiciaire aux États-Unis. Lors des négociations, le groupe français avait déclaré que GE s’engageait à prendre à sa charge les suites judiciaires de la branche électrique. Cela avait été un des arguments supplémentaires pour privilégier l’offre américaine. Jean-Martin Folz avait notamment déclaré à Arnaud Montebourg que l’offre de Mitsubishi était moins bonne car elle laissait les risques juridiques à la charge de l’entreprise. Mais lors de l’assemblée générale, la direction d’Alstom a radicalement changé de version. C’est Alstom SA – c’est-à-dire le groupe français –, a répété Patrick Kron à plusieurs reprises, qui assumera la charge de l’amende américaine, et non GE. Aucune provision n’a jusqu’à présent été passée dans les comptes du groupe pour ce risque judiciaire.
Ce dernier revirement jette un trouble supplémentaire sur cette cession, qui, pour beaucoup, ressemble à une liquidation. Depuis le début du processus, l’enquête lancée aux États-Unis pour faits de corruption apparaît comme un enjeu caché du démantèlement d’Alstom, comme Mediapart l’a raconté (voir notre article Vente d’Alstom : l’enjeu caché de la corruption).
Le groupe français est inculpé depuis juillet 2013 pour violation de la loi américaine contre la corruption (Foreign corrupt pratices Act ; FCPA). La justice américaine l’accuse d’avoir versé des pots-de-vin, par l’intermédiaire de "consultants", à des hommes politiques indonésiens pour emporter un contrat d’équipement de 118 millions de dollars, connu sous le nom de projet Tarahan, auprès du groupe public indonésien d’électricité PLN en 2001. Fin mars 2014, le département de la justice a décidé d’élargir ses poursuites à d’autres contrats, notamment en Chine et en Inde.
Pendant longtemps, Alstom s’est tu sur ce dossier. Prévenu en 2010 par le département américain de la justice, il a feint l’indifférence. Pour Patrick Kron, toutes les pratiques qui avaient lieu avant son arrivée ne relevaient plus du groupe. Celui-ci avait donc refusé tout accord transactionnel (settlement), à la différence de Marubeni, impliqué dans le même dossier indonésien. Le groupe japonais a accepté de signer un accord avec la justice et de payer 88 millions de dollars d’amende. Ses cadres n’ont pas été inquiétés par des procédures pénales.
Il en va tout autrement pour Alstom. À partir de 2013, quatre cadres du groupe travaillant dans des filiales américaines ont été inculpés pour blanchiment et corruption dans le cadre de l’affaire Tarahan. Deux d’entre eux ont même été emprisonnés. Une soixantaine de cadres du groupe ont été avertis, dès cette période, qu’ils pourraient faire l’objet de convocation devant la justice, lors de leur déplacement aux États-Unis. Même si Patrick Kron n’était pas dans le groupe au moment des faits, il était aussi concerné par la procédure en tant que PDG. La responsabilité des membres du conseil peut aussi être mise en cause, notamment celle de Jean-Martin Folz, alors président du comité d’éthique.
« L’Élysée et le Quai d’Orsay ont été informés, notamment par les familles des cadres emprisonnés, des difficultés judiciaires d’Alstom, au moment du voyage de François Hollande aux États-Unis (en février 2014 - ndlr). Mais c’était aussi au moment où BNP Paribas était aux prises avec la justice américaine. Jouyet a préféré mobiliser tous les moyens sur la banque. Mais finalement, ils ont perdu sur les deux tableaux », raconte un connaisseur du dossier.
Dans quelle mesure cette procédure judiciaire américaine a-t-elle pesé sur la cession de la branche énergie d’Alstom ? À plusieurs reprises, le groupe a nié qu’il y ait la moindre interférence entre ce dossier judiciaire et la vente à GE. Patrick Kron nous a assuré « qu’il n’existait aucun lien » entre les deux. Pourtant, au fur et à mesure que la justice américaine a resserré ses griffes sur le groupe français, la direction d’Alstom a paru sombrer dans un pessimisme aggravé pour l’avenir du groupe.
Le 6 novembre 2013, quand le groupe publie son résultat semestriel, la direction paraît encore confiante dans l’avenir. Même si les temps sont difficiles notamment en Europe, où les électriciens ferment des capacités et abandonnent tous les projets de développement, pour cause de récession et d’effondrement du marché énergétique européen, le groupe pense pouvoir traverser la tempête. À l’époque, Patrick Kron ne parle pas du manque de taille critique de la branche énergie face aux géants mondiaux, comme il l’a fait lors de l’assemblée générale du 17 décembre pour justifier la vente à GE.
Un plan de restructuration est alors présenté, passant par la suppression de 1 300 emplois. Le groupe exclut aussi toute augmentation de capital, estimant ne pas en avoir besoin. Mais l’ouverture du capital de sa filiale transports est alors évoquée. Une alliance avec le constructeur russe TMH pourrait apporter un milliard d’euros au groupe, dit-on.
La direction maintient aussi ses prévisions pour le second semestre. « Les appels d’offres sont nombreux et nous anticipons un niveau de prises de commandes plus élevé dans les prochains mois, ce qui contribuera au rebond du cash-flow au second semestre », indique alors Patrick Kron. Ces assurances sont saluées à la Bourse, où le cours prend 4,65 % pour atteindre 28,35 euros.
Quelques semaines plus tard, la situation semble avoir radicalement changé. Le 21 janvier, Alstom émet un avertissement sur ses résultats (profit warning), pour la première fois depuis dix ans. Compte tenu de la stagnation de la demande en Europe et du ralentissement dans les pays émergents, le groupe indique « anticiper un cash-flow libre légèrement négatif au deuxième trimestre ». Cette seule indication suffit pour faire chuter le cours de bourse, qui retombe à 21 euros. Dans la foulée, le groupe Bouygues, son principal actionnaire avec 29 % du capital, annonce en février une dépréciation de sa participation, à hauteur de 1,4 milliard d’euros. Cette décision, qui met Bouygues dans le rouge, précipite une nouvelle chute boursière d’Alstom.
Les rumeurs de difficultés chez Alstom s’accélèrent. D’autant que son principal actionnaire est lui-même en difficulté avec sa filiale de télécommunication mobile, alors que les cartes se redistribuent dans le secteur avec la vente de SFR. Patrick Kron et Martin Bouygues, pourtant, assurent qu’ils ont les moyens de tenir. Martin Bouygues répète que le projet de mise en bourse de la partie transports d’Alstom est toujours d’actualité, pour aider le groupe financièrement.
Pourtant, dans le même temps, Alstom a déjà commencé à lancer un plan B. Patrick Poux-Guillaume – un ancien de Pechiney lui aussi –, président d'Alstom Grid (réseaux), qui connaît GE pour avoir travaillé avec le groupe sur la reprise de T&D, la filiale réseaux et distribution d’Areva, lorsqu’il était dans le fonds CVC Capital, a commencé des travaux d’approche auprès du géant américain vers la fin 2013. En janvier, ce dernier, accompagné de Keith Carr, le directeur juridique du groupe qui négocie directement avec le département américain de la justice, ont entamé des discussions informelles avec les équipes de GE. Le 9 février, Patrick Kron et Jeff Immelt se retrouvent à dîner au Bristol, comme l’a raconté Le Figaro.
Les premières tentatives d’approche sont nouées. Jeffrey Immelt, bien décidé à ne pas laisser passer une si belle occasion, a informé son conseil d’administration des discussions en cours avec Alstom. Une équipe est formée pour travailler vite et discrètement sur la reprise des activités énergie du groupe. Des responsables d’Alstom font des présentations approfondies des différents métiers de la branche énergie aux responsables de GE. Le 7 avril, le groupe américain engage la phase deux de l’examen approfondi (due diligences) du groupe. En quelques semaines, les formes d’un accord sont arrêtées. La direction d’Alstom semble décidément très pressée de conclure. Mais son conseil d’administration n’a toujours pas officiellement délibéré sur le sujet.
Le 23 avril, Patrick Kron est aux États-Unis pour rencontrer Jeffrey Immelt. « Avant ce rendez-vous, je ne savais pas si un accord était possible, mercredi soir, j'y croyais », racontera par la suite Patrick Kron, dans un entretien au Monde. Dans les faits, la rencontre est destinée à conclure la cession finale de la branche énergie. Un conseil d’administration a été convoqué, le même jour, chez Alstom pour le dimanche 27 afin d’entériner la vente. Il est prévu d’annoncer l’opération en grande pompe le lendemain matin.
Mais entre-temps, une dépêche Bloomberg a éventé le projet. Alstom dément. Mais le mal est fait. Le ministre de l’économie, Arnaud Montebourg, découvre la cession à venir. Furieux de ne pas avoir été averti, il met en branle tout l’appareil d’État pour bloquer la vente, et essayer d’éviter le démantèlement d’Alstom. D’autres, en revanche, semblent être très au courant, comme l’a raconté Challenges. « Le titre Alstom s’est réveillé dès le 16 avril et s’est affolé le 23 avril, avec une hausse de 4 % dans un volume anormal de près de 6 millions d’actions. Alors, qui était au courant avant le 24 avril ? » s’interroge l’hebdomadaire. Arnaud Montebourg saisira l’autorité des marchés financiers le 12 mai pour ouvrir une enquête sur d’éventuels délits d’initiés. Il n’y a aucune nouvelle de cette enquête...
Ce même 23 avril, qui est décidément une journée très particulière pour Alstom, Lawrence Hoskins, ancien vice-président d'Alstom pour la zone Asie, est arrêté par le FBI dans les îles Vierges américaines. Un pur hasard, comme il se doit. Il sera présenté à un tribunal du Connecticut le 19 mai et libéré sous caution, par la suite. Mais il est toujours poursuivi pénalement.
Sous la pression d’Arnaud Montebourg, Alstom est obligé de différer la vente de son activité énergie et d’engager des semblants de discussions avec l’allemand Siemens. Mais, malgré les tentatives du gouvernement, le processus démarré par la direction d’Alstom est trop engagé pour être renversé. Arnaud Montebourg réussit cependant à arracher le principe de trois co-entreprises dans les domaines considérés comme stratégiques et l’entrée de l’État dans le capital d’Alstom à hauteur de 20 % afin de stabiliser l’actionnariat. Depuis qu’Arnaud Montebourg a quitté le gouvernement, ces engagements semblent devenus « facultatifs ».
À partir du moment où la vente à GE lui a semblé inéluctable, la direction d’Alstom a retrouvé une certaine confiance en l’avenir. À l’entendre, les résultats sont beaucoup moins catastrophiques qu’elle ne le redoutait. Le 7 mai, lors de la présentation de ses comptes annuels, le groupe annonce avoir « réalisé une performance commerciale meilleure au second semestre de l’exercice, ce qui a permis au groupe de terminer l’année avec un ratio de commandes reçues sur chiffre d’affaires supérieur à 1 ». Surtout, son cash-flow libre, facteur critique aux yeux de la direction en janvier, a finalement été positif au second semestre.
Depuis, la cession à GE a été acceptée par le conseil d’administration d’Alstom, et les relations avec la justice américaine semblent s’être assouplies. En septembre, Frédéric Pierucci, dirigeant de la filiale énergie d’Alstom dans le Connecticut et vice-président des ventes mondiales, emprisonné depuis avril 2013, a finalement été libéré. Il avait plaidé coupable dans le dossier Tarahan, ainsi que William Pomponi, vice-président de la même filiale américaine, chargé des ventes régionales du groupe. Leur procès devrait avoir lieu en 2015.
Dès que la cession d’Alstom Power avait été conclue, Patrick Kron avait annoncé qu’il quitterait le groupe une fois la cession définitivement réalisée, en juin 2015. Son successeur désigné est Henri Poupart-Lafarge, responsable de la branche transports et très proche de Martin Bouygues. Patrick Kron a répété son intention d’abandonner le groupe, lors de l’assemblée générale.
Le JDD a annoncé dimanche que son nom circulait pour prendre la direction de Sanofi. Une rumeur démentie par Serge Weinberg, président du groupe pharmaceutique, celui-ci estimant qu’il n’avait pas le bon profil, n’étant pas spécialiste de la pharmacie.
Pourtant, le nom de Patrick Kron est évoqué depuis longtemps pour Sanofi. Dès le printemps, certains le voyaient atterrir dans le groupe pharmaceutique, y compris parmi les cadres dirigeants d’Alstom. Sa nomination comme administrateur de Sanofi, annoncée le 5 mars, alors qu’il était en pleines discussions secrètes avec GE, avait surpris. Lors de l’assemblée générale du groupe pharmaceutique, des actionnaires avaient violemment protesté contre son arrivée, jugeant qu’il n’aurait pas assez de temps pour remplir ses fonctions. « Dans quelques mois, il sera un excellent administrateur de Sanofi », avait répondu Serge Weinberg.
Les observateurs s’étaient alors interrogés sur le véritable sens de cette nomination. Par deux fois déjà, Patrick Kron a commencé par siéger comme administrateur pendant un an afin de se familiariser avec la société avant d’en prendre la direction. La première fois, lorsqu’il était chez Pechiney, il devint d’abord administrateur d’Imerys avant d’en devenir président. La deuxième fois, il fut nommé administrateur chez Alstom en 2002 puis président l’année suivante. Jamais deux sans trois ?
En octobre, au terme d’obscures manœuvres, le directeur général de Sanofi, Christopher Viehbacher, a été débarqué par le conseil, les administrateurs lui reprochant d’avoir une conduite trop indépendante. Depuis, Serge Weinberg cumule les fonctions de président et de directeur général, en attendant de trouver un successeur. Des noms ont été donnés et refusés. Selon nos informations, des négociations ont été engagées avec un responsable français travaillant dans la pharmacie. Aboutiront-elles ? Ou est-ce un leurre afin de préparer la voie à Patrick Kron, le moment venu ? Certains pensent que le PDG d’Alstom ne se relèvera jamais du démantèlement de son groupe. Peut-être. Mais le petit monde français des affaires a parfois aussi de grandes compréhensions.
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