Éric Zemmour bénéficie décidément d’une belle promotion pour son dernier livre Le Suicide français – Les 40 années qui ont défait la France (Éd. Albin Michel). Et ses meilleurs relais sont politiques. Après Robert Ménard à Béziers, c’est au tour de la délégation UMP de Grande-Bretagne de faire la publicité du polémiste.
Cette délégation organise en effet une conférence autour de son dernier ouvrage, le mardi 4 novembre à Londres. Au programme : une séance de dédicaces, suivie d'une réunion publique (£12 l’entrée) affichant déjà “sold out”. Outre une annonce sur la page d'accueil du site de la délégation, un mail a également été adressé à bon nombre de ressortissants français installés outre-Manche.
Ce n’est pas la première fois que l’UMP invite Éric Zemmour. Le chroniqueur de RTL et du Figaro Magazine avait déjà été ovationné en mars 2011, quinze jours après sa condamnation pour provocation à la haine raciale, pour avoir revendiqué sa « liberté d'expression » lors d'un débat organisé par le courant libéral du parti et son secrétaire général de l’époque, Jean-François Copé (voir ci-dessous la vidéo réalisée par nos confrères de Libération).
Face à la polémique qu'avait suscitée cette première invitation, le député et maire de Meaux avait balayé les critiques en se disant « heureux que dans un État de droit et de démocratie, la condamnation n'empêche en rien de poursuivre sa vie et son métier ». L’argument est certes toujours d’actualité. Mais cette nouvelle mise à l’honneur de Zemmour ne peut être dissociée des dernières déclarations que l'auteur du Suicide français a faites sur le régime de Vichy et sur « la stratégie adoptée, selon lui, par Pétain et Laval face aux demandes allemandes : sacrifier les juifs étrangers pour sauver les juifs français ».
Une prise de position qui a gêné plus d’une personnalité à droite, et jusqu'à l'extrême droite. Le vice-président du FN, Florian Philippot, qui estimait il y a encore peu qu’Éric Zemmour était « un instant de fraîcheur dans le débat médiatique », a récemment pris ses distances avec le polémiste : « Il y a quelque chose d’accablant, de triste et de désespérant parfois dans son propos qui, moi, me pose problème », a-t-il indiqué le 27 octobre sur BFM-TV. Un problème que ne se pose vraisemblablement pas l’UMP de Grande-Bretagne.
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