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Patrick Balkany, ses dettes, son dada

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Le culot de Patrick Balkany est sans limites. En même temps qu’il fait face à une information judiciaire ouverte sur des soupçons de « blanchiment de fraude fiscale » et de « corruption passive », le député et maire de Levallois-Perret (UMP) tente encore, en toute discrétion et par tous les moyens, d’échapper au règlement d’une partie des pénalités financières qu’il s’est vu infliger dans les années 1990, après sa condamnation pour « prise illégale d’intérêts ». D’après nos informations, le conseil d’État doit ainsi se pencher, jeudi 2 octobre, sur un ultime recours de l’élu des Hauts-de-Seine – plus précisément sur « l’admission de son pourvoi en cassation ».

Patrick Balkany, maire et député UMP de Levallois-PerretPatrick Balkany, maire et député UMP de Levallois-Perret © Reuters

L’histoire remonte à 1996. Maire sortant tout juste battu aux municipales, Patrick Balkany est condamné au pénal à quinze mois de prison avec sursis et deux ans d’inéligibilité, pour avoir utilisé trois agents municipaux à ses domiciles privés pendant son mandat – l’un servait de jardinier, l’autre de gouvernante, le troisième d'homme à tout faire. En 1999, le parquet de la chambre régionale des comptes en tire toutes les conséquences financières : 45 734 euros d’amende (pour « gestion de fait ») et surtout 523 897 euros à rembourser à la ville de Levallois, soit l’équivalent des trois salaires.

Au fil des années et des recours intentés par Patrick Balkany (redevenu maire en 2011) pour éviter de payer, des intérêts viennent s’ajouter et finissent par représenter 232 000 euros supplémentaires en 2007.

Aujourd’hui, ce sont ces intérêts que Patrick Balkany n’a toujours pas réglés dans leur intégralité à la ville de Levallois – il a fini par s’acquitter du capital initial de sa dette en 2006. Ainsi, d’après des chiffres communiqués à Mediapart par Isabelle Balkany, le maire de Levallois est toujours redevable de 64 640 euros à sa propre municipalité !

Et il continue de batailler. Pour échapper au paiement de cette somme de 232 000 euros qu’il estime visiblement injustifiée, Patrick Balkany avait en effet lancé, en 2006, une demande de « remise gracieuse » auprès du ministre des finances – pour obtenir un rabais, voire l’effacement de tous les intérêts de sa dette. Pendant quatre ans, plusieurs ministres se sont repassé la patate chaude, jusqu’à ce que François Baroin, en juin 2011, rejette enfin la requête de l’ami de trente ans de Nicolas Sarkozy, alors président de la République. Mais pourquoi s’arrêter là ?

Tenace, Patrick Balkany a illico contesté ce refus ministériel devant la justice, criant à l’erreur d’appréciation. Le 31 mai 2012, le tribunal administratif a rejeté sa requête, l’élu a donc fait appel. Le 14 mars dernier, la cour administrative d’appel (devant laquelle Patrick Balkany a fait valoir « qu’il est dépourvu de toute valeur mobilière et immobilière »), a de nouveau donné tort au maire de Levallois. Qu’importe. Voilà Patrick Balkany devant le conseil d’État, juge administratif suprême du pays. Au passage, pour couvrir ses frais, il demande 4 000 euros à l'État.

A lire aussi sur le blog de Tuxicoman : Quelques définitions de Mediapart


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