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Une enquête pour corruption vise Patrick Balkany

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Un nouveau front judiciaire menace le député et maire (UMP) de Levallois-Perret, Patrick Balkany. Les juges d’instruction Renaud Van Ruymbeke et Patricia Simon, déjà chargés d’une information judiciaire pour « blanchiment de fraude fiscale » visant Patrick Balkany et son épouse Isabelle, ont en effet reçu, le 11 juillet dernier, un réquisitoire supplétif du parquet national financier (PNF) les autorisant à enquêter sur des faits nouveaux.

Les faits visés dans ce supplétif sont qualifiés de « corruption passive par personne exerçant une fonction publique », « corruption passive par personne n’exerçant pas une fonction publique », « recel » et « blanchiment » de ces délits.

C’est un signalement de Tracfin, l’organisme antiblanchiment de Bercy, qui a motivé ces nouvelles poursuites – comme l’a raconté Le Canard enchaîné. Tracfin a en effet détecté des flux financiers suspects, pour des montants non négligeables, qui concernent Patrick Balkany mais aussi son homme de confiance, Jean-Pierre Aubry.

Selon des sources proches du dossier, les virements bancaires dénoncés par Tracfin, dont certains ont transité par Singapour, évoquent le versement de commissions sur des contrats à l’international, notamment en Afrique, où Patrick Balkany a beaucoup voyagé ces dernières années, ainsi que sur des marchés publics passés à Levallois-Perret. D’où la qualification de « corruption » visée par le parquet national financier.

Patrick et Isabelle Balkany.Patrick et Isabelle Balkany. © Reuters

Comme Isabelle Balkany, Jean-Pierre Aubry a été mis en examen pour « blanchiment de fraude fiscale », en mai dernier, par le juge Van Ruymbeke. L’épouse du maire de Levallois avait alors dû verser une caution d’un million d’euros pour rester en liberté. Jean-Pierre Aubry avait, pour sa part, dû s’acquitter d’une caution, plus modeste, de 75 000 euros.

Ancien directeur de cabinet du maire et véritable bras droit de Patrick Balkany, Jean-Pierre Aubry est actuellement le président du club Paris-Levallois Basket, et surtout le directeur général de la Semarelp. Cette société d’économie mixte, bras armé des opérations d’urbanisme de la municipalité, actuellement présidée par Isabelle Balkany, est déjà apparue au détour de quelques dossiers judiciaires. Notamment l'affaire du « Mage » (le médium d'Isabelle Balkany, recruté par la mairie de Levallois de 2006 à 2010) et l’affaire dite « du 1 % logement », dans laquelle Thierry Gaubert – encore un ami de Nicolas Sarkozy – a été condamné en 2012 par le tribunal correctionnel de Nanterre. Reconnu coupable d’« abus de biens sociaux » et d’« abus de confiance », Thierry Gaubert n'a pas fait appel de cette condamnation, qui est aujourd’hui définitive.

Le dossier de blanchiment de fraude fiscale, ouvert en décembre 2013, après les révélations d'un ancien proche des Balkany, Didier Schuller, vise le train de vie et le patrimoine du couple, suspecté d'avoir dissimulé des avoirs importants au fisc. Les Balkany détiendraient secrètement, au travers de sociétés-écrans, de luxueuses villas au Maroc et dans les Antilles. Selon des informations du Point, les enquêteurs soupçonnent fortement Isabelle Balkany d'être la propriétaire de la somptueuse villa “Pamplemousse”, à Saint-Martin (Antilles), dissimulée au fisc par des montages off shore.

La villa "Pamplemousse"La villa "Pamplemousse" © DR

Quant au luxueux riad de Marrakech (Maroc) où se rendent souvent les Balkany, acquis via une fiduciaire suisse et une société panaméenne (lire notre article ici), il pourrait être enregistré au nom de Jean-Pierre Aubry, toujours selon des informations du Point.

Dans un livre publié l'automne dernier, French Corruption (Stock), l'ancien élu des Hauts-de-Seine Didier Schuller avait par ailleurs évoqué l'existence d'un compte ouvert en 1994 au nom de Patrick Balkany dans une banque de Zurich, ainsi qu'une société-écran au Liechtenstein, par laquelle auraient transité des fonds détournés en marge de marchés publics passés dans les années 1980 et 1990 par l'office HLM des Hauts-de-Seine, alors présidé par le maire de Levallois.

Réélu triomphalement dès le premier tour, en mars dernier, maire (UMP) de sa commune, Patrick Balkany, 66 ans, également député, bénéficie d'une immunité parlementaire, qui doit être levée avant toute mesure coercitive, comme une garde à vue ou un contrôle judiciaire accompagnant une mise en examen. En revanche, cette immunité parlementaire ne le protégerait pas de la mise en examen elle-même.

En 1996, Patrick Balkany avait été condamné pour « prise illégale d'intérêt », ayant fait supporter par les contribuables de sa ville les salaires de trois employés affectés uniquement à son service, à son domicile et dans sa résidence secondaire. Dix-huit ans, plus tard, il est soupçonné d'avoir détourné à des fins personnelles des chauffeurs de la ville. Cette affaire fait actuellement l'objet d'une information judiciaire pour « détournement de fonds publics » au tribunal de Nanterre.

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