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Hayange: les peintures bleu-blanc-rouge du maire FN

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Après avoir déclenché une polémique en peignant en bleu la sculpture d’un artiste dans le centre-ville, sculpture qu’il jugeait « sinistre », le maire FN d’Hayange (Moselle) a repeint en bleu-blanc-rouge des wagonnets de mine qui font office de pots de fleurs. Une initiative qui suscite l’opposition d’une partie de la population.

Une cinquantaine de personnes ont manifesté le 23 août pour dénoncer une « tentative de réinterprétation de l'Histoire et le patriotisme frauduleux de la municipalité ». Pour Gilles Wobedo, l'un des organisateurs et président de l'association « Hayange plus belle ma ville », en repeignant ces wagonnets aux couleurs françaises, le maire tente de « nier notre histoire commune » et « oublie que des immigrés de seize nationalités différentes se sont retrouvés au fond des mines de la région »En signe de protestation, les manifestants ont planté des drapeaux aux couleurs de la Turquie, de l'Italie ou encore de la République tchèque, pays d'où étaient originaires les mineurs de Hayange, cette ville symbolique de la sidérurgie lorraine.

Les wagonnets repeints en tricolore par le maire FN.Les wagonnets repeints en tricolore par le maire FN. © Capture d'écran sur le site du Parisien.

Fin juillet déjà, le maire avait, pour égayer le centre-ville, dit-il, unilatéralement décidé de repeindre en bleu une fontaine en métal et pierre, achetée en 2001 par la municipalité socialiste de l'époque à un artiste local. L’artiste, Alain Mila, avait expliqué à Mediapart que cette peinture s’était faite sans son autorisation.

La fontaine d'Hayange, avant et après avoir été repeinte par la municipalité.La fontaine d'Hayange, avant et après avoir été repeinte par la municipalité. © Photos transmises par Alain Mila.

Dans une pétition lancée le 23 juillet, l'artiste et une association locale dénonçaient le « non-respect » par la municipalité de l’œuvre d’art et de sa propriété intellectuelle, mais aussi « un préjudice moral » étant donné les « valeurs » d’Alain Mila, qui sont « à l’encontre des idées et de l’image du Front national ». L'artiste avait jugé que le bleu utilisé était « très proche de celui du logo du Front national » et avait annoncé son intention d’attaquer la collectivité devant le tribunal administratif de Strasbourg.

La ministre de la culture d’alors, Aurélie Filippetti, avait dénoncé dans un communiqué « une violation manifeste du droit moral et des règles élémentaires du code de la propriété intellectuelle et de la protection du patrimoine ». « Qui sont ces gens qui s'arrogent le droit de dénaturer des œuvres ? Ça arrive dans une ville Front national, on voit bien le mépris dans lequel certains élus Front national tiennent l'art et la culture », avait-elle dénoncé sur France Info.

« Sa fontaine, tout le monde la trouve affreuse », avait répliqué Fabien Engelmann, interrogé par Le Républicain lorrain. À l'AFP, il avait expliqué « ne pas comprendre qu'on fasse tout un pataquès » pour une œuvre, selon lui, « dont on peine à appeler ça de l'art ». « Il n'y avait rien de mal à faire ça. On a une ville assez lugubre, sinistre, on a voulu l'égayer. On a repeint le fond en bleu piscine, le reste en bleu turquoise... Ça n'était en aucun cas pour détériorer la fontaine. » Après cette polémique, le maire a expliqué qu’il souhaitait « revendre la fontaine à M. Mila », en rappelant qu'elle avait été achetée en 2001 « près de 9 000 euros, sans le moteur et la tuyauterie ».

A lire aussi sur le blog de Tuxicoman : Un attentat aux USA en 2009 planifié par le FBI


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