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Les inspecteurs de l'Igas réclament une enquête sur Morelle

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L’Élysée n’en a pas fini avec l’affaire Morelle. D’après nos informations, la présidence de la République a en effet été interpellée, mercredi 7 mai, par le syndicat majoritaire à l’Igas (l’Inspection générale des affaires sociales), le corps d’origine d’Aquilino Morelle. Dans un courrier adressé au secrétaire général de l’Élysée, également évoqué par Le Figaro, le Smigas réclame l’ouverture d’une enquête administrative, en réponse aux révélations de Mediapart.

Sachant que les 130 inspecteurs de l’Igas sont nommés sur décret présidentiel, l'organisation "maison" estime que l’autorité de nomination, en clair François Hollande, doit prendre ses responsabilités.

La section CFDT du service, de son côté, a adressé une requête similaire au chef de l’Igas, Pierre Boissier, avec copie à l’Élysée. 

Trois semaines après nos informations sur les contrats signés par l’inspecteur Morelle avec des laboratoires pharmaceutiques, la réaction traîne en effet à venir côté administration. D’abord silencieux, les deux syndicats de ce grand corps de contrôle, chargé d’auditer les politiques publiques en matière de santé et de médicament, ont donc décidé qu’ils en avaient assez d’attendre. « Ce serait très choquant s’il devait ne pas y avoir d’enquête administrative », confie un inspecteur à Mediapart, sous couvert d’anonymat.

L’immobilisme des pouvoirs publics semble d’autant plus intenable que l’ancien conseiller de François Hollande, qui a remis sa démission le 18 avril au chef de l’État, a fait son retour à l’Igas le jour même, de façon automatique. En congés, Aquilino Morelle n’a toutefois pas repris le travail.

« On ne va quand même pas le remettre sur une mission comme si de rien n’était », souligne l’un des 130 inspecteurs, qui ne souhaite pas voir son nom apparaître. « La crédibilité de l’Igas est engagée. C’est notre pain quotidien d’enquêter sur de possibles dérapages déontologiques. Personne ne comprendrait qu’on ne se soumette pas aux mêmes règles. »

Interrogée jeudi par Mediapart, la présidence de la République se dédouane. « Ça n’est pas à l’Élysée de prendre l’initiative de déclencher une telle enquête administrative, fait savoir le service communication. C’est de la compétence du chef de service de l’Igas. » Sollicitée jeudi en fin d’après-midi, jour férié, la direction de l’Igas ne nous a pas encore répondu.

À ce stade, pour les syndicats, il ne s’agit pas de réclamer une sanction disciplinaire, mais de diligenter une enquête à charge et à décharge, qui pourrait être confiée à des conseillers d’État par exemple.

« Il faut vérifier les éléments publiés par Mediapart, entendre le principal intéressé, regarder quels enseignements tirer de cette histoire », insiste un inspecteur.

Seuls quelques-uns de ses collègues se montrent dubitatifs, visiblement soucieux de ne pas tirer sur « un homme à terre », victime d’un « lynchage médiatique ». Ceux-là insistent sur l’existence, depuis le 18 avril, d’une enquête pénale ouverte par le parquet de Paris et d’« une étude approfondie » d’ores et déjà lancée par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, en train d’éplucher les déclarations d’intérêts et de patrimoine de l’intéressé.

« L’un n’empêche pas l’autre, rétorque un inspecteur. Il ne faut pas faire l’économie d’une enquête administrative qui peut nous permettre de progresser dans notre fonctionnement, en matière de transparence notamment. »

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