Christian Estrosi veut « continuer à faire de Nice une ville jardin de la Méditerranée ». Et pour cela, le député et maire UMP a bien l’intention de prolonger l’un des projets phare de son mandat : la Coulée verte. Depuis son inauguration en octobre 2013, cette promenade plantée, qui traverse le centre-ville niçois, connaît un vif succès, notamment grâce à son miroir d’eau, ses brumisateurs et ses jets d’eau avec lesquels les enfants s’aspergent.
Or, c’est précisément cette eau qui risque de poser problème à la municipalité. Olivier Bettati, ancien adjoint de Christian Estrosi qui se présente aux municipales de mars contre l'édile niçois, a déposé plainte, le lundi 3 mars, auprès du procureur de Nice, en demandant à ce dernier « de bien vouloir enregistrer (sa) constitution de partie civile ». L’opposant – qui est également conseiller municipal et conseiller général – s’appuie sur un rapport des services municipaux, daté du 18 novembre 2013, révélant que l’eau de la Coulée verte est « de qualité non conforme au titre II, chapitre 1er du code de la santé publique ».
Selon les mots de la responsable de l'unité microbiologique de la Direction de l'environnement et de l'énergie de la Métropole Nice Côte d'Azur, cette eau « est de très mauvaise qualité bactériologique avec une forte présence de germes de contamination fécale que sont les entérocoques ». « Ça me laisse penser que ces jets sont alimentés avec l’eau brute de la ville et non l’eau traitée », ajoute la biologiste dans un mail adressé au directeur de l'environnement et des espaces verts de la ville de Nice, cité dans la plainte.
Olivier Bettati a lui-même fait confirmer ces analyses par un autre laboratoire qui a effectué un prélèvement devant huissier de justice, le 26 février. Il dénonce aujourd'hui « l'inaction coupable du maire de Nice » qui ne peut s'envisager, selon lui, « comme une simple négligence, mais bel et bien comme action volontaire de taire un danger qui ternirait de façon indélébile l'image de la réalisation majeure de son mandat ».
« Les autorités municipales n’ayant pris aucune mesure de santé publique d’arrêt des jets d’eau, ni aucune disposition de veille ou d’alerte sanitaire à l’endroit d’une population qui a été et reste en contact d’eau contaminée », l'opposant a également saisi, le samedi 1er mars, le préfet des Alpes-Maritimes, « afin qu’il prenne les mesures d’urgence qui s’imposent ».
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