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Copé : effets de manche et bégaiements

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Donc le président de l’UMP va se transmuter en combattant de la transparence, lui qui la combattait hier, après l’affaire Cahuzac. L’attitude est la même, il est scandalisé, mais l’indignation change d’objet. Il considérait que la publication des patrimoines des élus relevait du « voyeurisme », et voilà qu’après les révélations sur les dépenses de l’UMP, il estime que tous les partis et micropartis, et tous les organes de presse ainsi que leurs principaux journalistes, doivent s’imposer l’ardente obligation de publier leurs dépenses, et leurs revenus.

Il est comme ça, Copé, il est entier, mais d’une intransigeance à géométrie variable, et qui ne date pas d’hier. C’est sa marque de fabrique. Elle dépasse les conjonctures.

Prenez la présidence de l’UMP. Il la voulait démocratique et exemplaire. Elle a été l'inverse. Le secrétaire général (qu’il a tenu à rester) a mobilisé les moyens du parti au service du candidat (qu’il était devenu). Irrégularités massives, dépouillements cahotiques, procurations abusives, il s’est passé ce qui s’est passé. Une élection qualifiée de hold-up par François Fillon. Devant le scandale, Copé a fait la même chose que ce lundi. Il est devenu Monsieur Propre. Il a admis l’idée que le patron du parti devait démissionner s’il était candidat, il a accepté de limiter les procurations et, pour se dégager de l'ornière, il a programmé une nouvelle élection pour le mois de septembre suivant.

Cette élection n’a jamais eu lieu. La présidence invalide est devenue présidence définitive.

Là-dessus, Jean-François Copé, coincé entre le retour de Nicolas Sarkozy, la pression de François Fillon et ses propres ambitions, a annoncé, pour se désembourber, la tenue d’une convention sur le bilan (de la présidence Sarkozy).

Elle n’a jamais eu lieu non plus. La réunion a égrené trois phrases vagues, et a donné rendez-vous pour ce qui serait la révolution interne de l’UMP : la primaire de 2016. Celle qui donnerait le dernier mot aux militants, et qui effacerait les errances de 2012. Plus le temps passe, et plus cette fameuse primaire, qui devait devenir la clé de voûte de la rénovation de l’UMP, paraît avoir du plomb dans l’aile.

Le scénario est réglé comme une horloge. Grand un, Jean-François Copé est pris en flagrant délit ; grand deux, Copé propose un rendez-vous vertueux, où l’on fera le contraire de ce qu’on peut lui reprocher ; grand trois, le projet est oublié mais Copé reste aux commandes…

C’est le scénario de ce matin. Grand un, les révélations du Point à propos de l’opacité de sa gestion financière ; grand deux, un programme de transparence absolue, et grand trois on verra bien, mais les travaux du parlement étant suspendus jusqu’à l’après-municipale, il y a toutes les chances pour que les projets de loi subissent le même sort que l’élection du président de l’UMP en septembre 2013.

Il y a tout de même une différence. Jusqu’à ce jour Copé ne s’adressait qu’à l’UMP. Les grands projets pouvaient être annoncés, puis escamotés, sans que ça ne change la face du parti, ni sa situation. Cette fois il s’adresse à la société française, à la presse, et à l’ensemble du monde politique. Rien ne dit que son « habileté » le mettra à l’abri.

En s’écriant « À poil, tout le monde à poil », Jean-François Copé espère se sentir moins nu. Il n’est pas sûr que ce naturisme de la onzième heure soit le meilleur des cache-sexe...      

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