Après le capitaine de gendarmerie Gauthier, ancien patron du groupement d'intervention régional (GIR) de Mayotte, c'est un gendarme maritime, Christophe Lemignant, qui a été entendu et mis en examen dans une affaire de stupéfiants, le 4 février 2014, pour « complicité d'importation illicite de stupéfiants », par le juge d'instruction Hakim Karki. Contacté, Joël Garrigue, le procureur de la République de Mamoudzou, a confirmé sans plus de commentaire la mise en examen du gendarme maritime. Le juge d'instruction soupçonne Christophe Lemignant d’avoir incité des passeurs à importer du cannabis en dehors de tout cadre légal. Mediapart et le journal réunionnais Le Tangue ont récemment révélé le témoignage de gendarmes mobiles qui dénoncent des « opérations télécommandées ».
Ce que dément farouchement son avocat, Me Laurent-Franck Lienard : « Il (Christophe Lemignant) n'a jamais demandé à ce que les informateurs clandestins fassent venir de la drogue, il leur a seulement demandé des informations sur la drogue. En tant que gendarme maritime, il n'avait aucun intérêt à faire venir de la drogue. Les bons chiffres du GIR, il n'en avait rien à faire ! » « Évidemment que les opérations paraissaient faciles puisque le GIR avait des informateurs », ajoute-t-il. L'avocat parisien compte déposer une demande de dépaysement du dossier, estimant que le juge Karki n'est pas à même d'enquêter sur le GIR avec lequel il travaillait sur ce dossier, à l'origine une information judiciaire classique, ouverte en décembre 2010, sur une filière d’immigration illégale. C'est en cours de route que le juge Karki a commencé à s'interroger sur les méthodes du GIR, après la mort par overdose d'une jeune fille, Roukia, début 2011. Les deux dealers mis en cause avaient alors affirmé avoir importé la drogue avec l’autorisation du GIR, qui leur aurait ensuite permis de la revendre.
A lire aussi sur le blog de Tuxicoman : Pulseaudio partagé sur le LAN