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Financement du FN: un vice-président du parti mis en examen

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Le vice-président du Front national en charge des questions juridiques, Jean-François Jalkh, a été mis en examen le 19 mai dans l'enquête sur le financement des campagnes du parti, pour « escroqueries » lors des législatives de 2012, « abus de confiance » et « acceptation par un parti politique d'un financement provenant d'une personne morale » – en l'occurrence la société de communication Riwal.

L'eurodéputé a été mis en examen en tant que secrétaire général de Jeanne, le micro-parti de Marine Le Pen. Il s'agit de la huitième mise en examen dans ce dossier, mais c'est la première fois qu'elle concerne un cadre dirigeant du Front national.

Marine Le Pen, Jean-François Jalkh et Florian Philippot à l'Élysée, le 16 mai 2014.Marine Le Pen, Jean-François Jalkh et Florian Philippot à l'Élysée, le 16 mai 2014. © Reuters

Le 5 mai, M. Jalkh avait représenté Jeanne lors de la mise en examen de l'association en tant que personne morale, pour « escroqueries » et « acceptation par un parti politique d'un financement par une personne morale ». Ces poursuites concernent les multiples irrégularités du dispositif de financement des législatives de 2012, en particulier la vente de kits de campagne par le groupe Riwal animé par des proches de Marine Le Pen, et les prêts octroyés par Jeanne aux candidats frontistes.

« Il n’y a eu à aucun moment une intention frauduleuse de notre part », s'est défendu Jean-François Jalkh vendredi, interrogé par l'AFP. « Ce dispositif a été exposé à la Commission des comptes de campagne qui l’a validé. On ne peut à aucun moment conclure que les pouvoirs publics ont été dans l’ignorance du dispositif. L’abus de confiance et l’escroquerie ne peuvent donc être caractérisés. »

Comme Mediapart l'avait dévoilé, une autre irrégularité est apparue dans l'enquête : les rémunérations perçues par Jean-François Jalkh de la part du cabinet du commissaire aux comptes de Jeanne, Nicolas Crochet.

L'enquête, ouverte en avril 2014 à la suite d'un signalement de la commission des comptes de campagne, se penche sur le financement des campagnes du Front national, et notamment celui de la présidentielle et les législatives de 2012. Le trésorier du FN, Wallerand de Saint-Just, et le Front national lui-même, sont dans le viseur des juges. « Je persiste à vous dire que nous n'avons rien à nous reprocher », avait redit Marine Le Pen après l'annonce de la mise en examen de son micro-parti.

Les juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi soupçonnent un financement illégal et s'intéressent aux rôles joués par Jeanne et Riwal, la société de communication de Frédéric Chatillon, un proche de Marine Le Pen. Fondée en 2010 pour assurer une autonomie financière à Marine Le Pen, Jeanne est présidée par Florence Lagarde, une amie de fac de la présidente du FN.

L'association est devenue la pièce maîtresse du dispositif électoral du Front national, offrant des « kits électoraux » fabriqués par Riwal et des prêts à un taux élevé aux candidats FN, avec le feu vert de l’état-major frontiste. La surfacturation de ces prestations par les animateurs de Riwal, au préjudice final de l'État, qui rembourse les frais de campagne, a déjà donné lieu à leur mise en examen pour « escroquerie ».

Les investigations se poursuivent sur des fonds qui ont transité par Hong Kong et Singapour. L'enquête a été élargie début mars aux faits de financement illégal d’un parti politique, acceptation par un parti politique d’un financement provenant d’une personne morale et financement illégal de campagne électorale.

Depuis janvier, les juges ont déjà procédé à sept mises en examen dans ce dossier. Proche de Marine Le Pen, et ancien président du GUD (Groupe Union Défense), une organisation étudiante d'extrême droite radicale, Frédéric Chatillon a été mis en examen à deux reprises, pour financement illégal de parti politique, escroqueries lors des législatives et de la présidentielle de 2012, faux et usage de faux, abus de biens sociaux et blanchiment.

Sa société Riwal et Sighild Blanc, l'une des actionnaires, ont aussi été mises en examen dans cette enquête. De même que Jeanne et ses deux trésoriers successifs, Axel Loustau et Olivier Duguet. L'expert-comptable Nicolas Crochet, commissaire aux comptes de Jeanne et conseiller économique de Marine Le Pen pendant la campagne présidentielle, a quant à lui été mis en examen le 10 avril pour complicité d'escroquerie lors des législatives de 2012, financement illégal de parti politique et blanchiment d'abus de biens sociaux.

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