Quand, dans son discours de clôture des universités d'été du PS à La Rochelle, Harlem Désir a rendu hommage au ministre de l'intérieur Manuel Valls, et à sa décision de dissoudre plusieurs groupuscules d'extrême droite, ce dernier n'a pu s'empêcher de lancer à la cantonnade, depuis sa chaise : « Maintenant, c'est le MJS qu'il faudrait dissoudre ». Assis derrière le ministre, plusieurs membres du Mouvement des jeunes socialistes entendent la phrase, ainsi qu'un cadre du PS, qui minimise : « Oui, il l'a dit, mais bon, c'était une vanne… Ça m'a d'ailleurs plutôt fait rire ».
Chez les militants du MJS, la « vanne » plaît moyennement, ceux-ci goûtant modérément la comparaison. « C'est un ancien rocardien, il devrait se souvenir que c'est Rocard qui a accordé l'autonomie du MJS par rapport au PS. Veut-il en finir avec cette autonomie ? », interroge un jeune adhérent. Un autre fait remarquer que « Valls a lancé une association “Génération 6-mai”, en opposition au MJS », un club de jeunes militants socialistes en effet parrainé par deux proches du « premier flic de France », les parlementaires Luc Carvounas et Carlos Da Silva.
La remarque de Manuel Valls, prononcé suffisamment fort pour qu'elle soit entendue, est aussi une réplique au discours de Thierry Marchal-Beck, le président du MJS, juste avant celui de Harlem Désir. Un discours dans lequel il a abordé plusieurs thèmes favoris du locataire de la Place-Beauvau, sans toutefois jamais le citer, comme l'immigration ou la laïcité. « En matière d’immigration, la différence entre la gauche et la droite ce n’est pas avoir d’un côté des ministres qui font de la gloriole en exhibant les chiffres de reconduite à la frontière ; et de l’autre seulement s’abstenir de le faire », s'est-il ainsi exclamé à la tribune de La Rochelle. Avant de déclarer : « Nous sommes comme vous agacés, énervés, fatigués des pseudos débats sur le halal, remplacés par celui sur le voile, puis celui sur les prières de rues avant de passer à celui sur le ramadan, sur le porc à l’école, sur les drapeaux des mariages puis rebelote on recommence. Nous n’accepterons jamais que certains posent une question musulmane comme hier d’autres posaient une question juive ».
Défenseur du récépissé de contrôle d'identité policier, il a écrit un ouvrage sur le sujet, Thierry Marchal-Beck ne souhaite pas entretenir la polémique. « J'en parlerai peut-être avec le principal intéressé », se contente-t-il de répondre.
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