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Jean-Luc Bennahmias: «Je suis un libertaire!»

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« Ça peut faire rire, et les internautes vont s’amuser à frapper dur, mais je suis d’abord un libertaire »... Jean-Luc Bennahmias ne se défile ni devant les paradoxes, ni devant les questions. De son parcours attrape-tout et attrape-rien, à la droite des Verts, qu’il quitte au moment où ils montent en puissance, puis à la gauche de Bayrou, qu’il rejoint quand il décline, puis allié d’un PS en déroute à la mairie de Marseille, et désormais soutien de François Hollande, il dira simplement : « Je m’y retrouve, je continue la même logique, je suis à la recherche d’une mouvement progressiste capable de faire 35 % aux élections. »

Ce pessimiste-optimiste, qui se réfère à Antonio Gramsci quand il publie son livre, Le Nouvel Optimisme de la volonté (éditions François Bourin), juste à la veille des dernières européennes, n’ignore pas les railleries qui l’accompagnent. Il s’agace quand on le présente comme le Brice Lalonde de François Mitterrand, ou le Robert Hue de François Hollande ; il rigole, sans démentir vraiment, quand on lui parle du ministère des sports ; il pousse un gros soupir quand on lui demande si l’objet de son parti n’est pas de maintenir l’illusion de son influence, et de faire croire à Hollande que quelqu’un le soutient encore ; il élude quand on l’interroge sur ce qu’ils se sont dit, avec le Président, la veille de l’entretien à Mediapart : « Est-ce qu’il m’écoute ? Je n’en sais rien… Qu’est-ce qu’on s’est dit ? On a parlé un peu de Marseille, des Bouches-du-Rhône »...

Soutient-il le discours du Bourget (« l’ennemi, c’est la finance »), ou le discours de Londres (« my government is pro business ») ? Les deux, mon capitaine, « mais le discours du Bourget, c’était de la propagande »...

Il en revient à son idée fixe, celle qui explique ses alliances multiformes : avec ses mille adhérents revendiqués, il rêve, comme tant d’autres, d’enjamber l’opposition droite-gauche, pour créer une majorité « progressiste » (il insiste sur le mot…), qui tienne compte du réel et l’assume.

« Moi, je soutiens le gouvernement parce qu’il soutient l’économie réelle », lâche-t-il à propos de Valls, avant de livrer cette réflexion : « Est-ce qu’il existe en France, en Europe, dans le monde, des possibilités de majorités alternatives extrêmement en rupture avec le capitalisme ? Tous les essais de rupture fondamentale aboutissent à des dictatures. Excusez-moi, je n’en ai pas envie »...

Et donc il va à l’Élysée, plus souvent qu’à son tour…

Fini les contradictions ? Enfin rentré dans le rang ? Pas tout à fait. À la fin de l’entretien, une question sur les Roms le fait sortir de ses gonds : « On pourra toujours déplacer les populations roms, elles ne s’envoleront pas. Leur situation est intolérable. Je suis au moins aussi critique que Cécile Duflot sur les phrases qu’avait employées Manuel Valls à propos de ces populations qui ne seraient pas intégrables »...

A lire aussi sur le blog de Tuxicoman : Je casse, tu paies


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