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Geneviève Gosselin-Fleury (PS) : «En Irak, il s'agit de faire le contraire de la Libye»

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Suppléante de Bernard Cazeneuve, Geneviève Gosselin-Fleury est membre socialiste de la commission de la défense de l'Assemblée nationale. Elle mesure ses paroles au millimètre, au nom du secret militaire et de la sécurité, mais elle admet l’ambiguïté des actions militaires de la France, tout en les justifiant.

« En Irak, comme au Mali ou au Centrafrique, nous avons répondu à l’appel au secours d’un État… En Irak, on n’est pas dans une guerre conventionnelle puisque les méthodes utilisées (par l’ennemi) sont barbares et violent les droits de l’homme. »

La députée admet cependant que, depuis deux ou trois semaines, « les choses évoluent » et que mardi 7 octobre, devant la commission de la défense, le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian a reconnu que la coalition internationale emmenée par les États-Unis se retrouve, notamment à Kobané en Syrie, face à « une armée, puissamment équipée, avec ses chars et son trésor de guerre ».

Avec l’image de ces colonnes de chars, est-ce que le discours de « guerre globale contre le terrorisme », tenu devant les opinions publiques occidentales, n’est pas pris à contre-pied, et est-ce que ses effets, sur le terrain comme en France, n’entretiennent pas le terrorisme plutôt qu’ils ne le combattent ?

La réponse de Geneviève Gosselin-Fleury est nuancée. Elle admet que ce risque existe, mais elle veut croire que la nature des interventions françaises le limite : « La volonté de la France, c’est d’aider les pays à retrouver une certaine stabilité, même si c’est difficile. Il ne s’agit surtout pas de faire une frappe, de faire tomber un gouvernement, et de partir ensuite, comme nous l’avons fait en Libye »

Il faut donc rester longtemps… Mais combien de temps ? Elle ne répondra pas, mais posera une autre question : « Le terrorisme, il existe… S’agit-il de ne pas répondre ? » Elle évoque la coalition, à laquelle participent les pays de la région, et qui a besoin de temps… On lui objecte que certains pays, comme l’Arabie saoudite et le Qatar, combattent officiellement ces mouvements djihadistes qu’ils soutiennent en sous-main, et que certaines alliances passées sont responsables de la situation :

— N’y a-t-il pas d’alliance à revoir, lui demande Mediapart ?
— Sans doute… Sans doute… Sans doute…
,répète-t-elle à trois reprises.
— Et pourquoi ne le fait-on pas ?
— Demandez-le à quelqu’un de la commission des affaires étrangères…

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