Quantcast
Channel: Mediapart - France
Viewing all articles
Browse latest Browse all 2562

Malgré le soutien de l'Elysée, le sénateur Robert Navarro ne siégera pas avec les socialistes

$
0
0

Désapparentement délicat. Le retour au Sénat de Robert Navarro, l'ancien homme fort de la fédération du PS de l'Hérault, a occasionné bien des soucis au président du groupe socialiste, Didier Guillaume. Exclu du PS en 2010, lors des dernières élections régionales pour son soutien à Georges Frêche, Navarro est le seul dissident local à ne pas avoir depuis réintégré le parti, mis en examen pour abus de confiance dans l'affaire des frais de fonctionnement de la « fédé » (lire ici et ici), après une plainte du PS.

Réélu dimanche dernier à quelques voix près, sur une liste dissidente à celle du PS, Robert Navarro a failli conserver son apparentement au groupe socialiste, dont il était membre lors de la précédente mandature, malgré la levée de son immunité parlementaire en mars 2012 (lire ici). A l'époque, il bénéficiait de la protection de l'ancien président du groupe PS au Sénat, François Rebsamen, devenu ministre de l'emploi. Comme Mediapart l'avait raconté, les épouses des deux élus bénéficiaient d'une « embauche croisée » (l'une travaillant comme collaborateur parlementaire de l'autre, et vice-versa).

Là encore, l'appui des hollandais historiques a influé sur la décision. « On nous a dit que c'était différent de Guérini, qu'il y avait la présomption d'innocence, qu'il ne s'agissait que d'un “rattachement administratif”… », égrène un élu socialiste, à qui l'on a bien fait comprendre que la bienveillance vis-à-vis de Navarro venait d'en haut, c'est-à-dire de l'Elysée. Contacté, un conseiller du président botte en touche et, après un long silence, dit que « cela concerne le groupe PS » tout en rappelant que « Navarro était le mandataire de François Hollande lors de la primaire du PS » (lire notre article d'alors). Dans l'entourage du président de groupe, Didier Guillaume, on confirme : « Rebsamen l'a toujours beaucoup soutenu, et il n'y avait jamais eu jusque-là de ressentiment exprimé dans le groupe à son sujet. »

Sauf que cette fois-ci, le nouveau sénateur élu sur la liste officielle du PS, Henri Cabanel, a fait connaître son désaccord « très clair », selon les termes de la présidence du groupe PS, en affirmant que ce serait Navarro ou lui. Et les responsables locaux du PS héraultais ont fait connaître de leurs côtés leur intention de mener fortement la fronde. Alors, in fine, la décision a été arrêtée ce jeudi matin : « Navarro ne fera pas partie du groupe. » Mais, affirme-t-on : « C'est une position réciproque, Navarro ne veut plus être socialiste. »

Ce dernier devrait donc siéger parmi les non-inscrits, le groupe des radicaux de gauche ayant fait savoir son refus de l'accueillir, en raison de son comportement vis-à-vis de Christian Bourquin, un autre socialiste "frêchiste" qui avait choisi de ne pas revenir au PS après son exclusion (afin de pouvoir continuer à cumuler) et de siéger au groupe radical du Sénat. Beaucoup chez les radicaux reprochent en effet à Navarro d'avoir intrigué durant l'été pour succéder à Bourquin, qui est mort fin août dernier, à la tête de la présidence de région (où Bourquin avait lui-même remplacé Frêche après son décès), à laquelle a finalement été élu ce lundi Damien Alary, jusqu'alors président du conseil général du Gard.

A lire aussi sur le blog de Tuxicoman : La vidéoconférence par WebRTC est elle sécurisée?


Viewing all articles
Browse latest Browse all 2562

Trending Articles