« On arrive à des écoles où les Montalbanais de souche ne veulent plus aller, parce qu'ils se trouvent confrontés à ces difficultés. » Mardi, lors de sa conférence de presse de rentrée, la maire UMP de Montauban (Tarn-et-Garonne) a fustigé les « inscriptions d'office de l'Inspection académique » d'enfants de parents étrangers, et énuméré des « difficultés ».
« Ce qui entraîne des difficultés, parce que vous avez des écoles aujourd'hui où malheureusement ces élèves sont concentrés, du fait d'ailleurs des inscriptions d'office de l'Inspection académique. Je pense par exemple à l'école du centre où, pratiquement, ils sont majoritaires », a déclaré Brigitte Barèges, poursuivant : « Les directeurs sont quand même en grandes difficultés parce qu'il y a des problématiques de langues étrangères qu'il faut évidemment régler, etc. C'est un sujet qui doit être abordé avec sérenité mais avec aussi équité, et surtout sans parti pris. On sait que c'est un fait, l'immigration massive. Ce n'est pas en fermant les yeux ou en imposant des ratios qui ne sont pas cohérents qu'on règlera ce problème ». Voici la vidéo de la Dépêche du Midi :
À la rentrée, une dizaine d'enfants s'étaient vus refuser l'accès à l'école. L'association Réseau éducation sans frontières (RESF) résumait la situation, le 12 septembre : « Les familles sont allées déposer la demande d'inscription de leur enfant à l'école en temps utile. Leurs dossiers devaient être présentés à la commission d'affectation du 11 juin. Ils n'ont pas été examinés lors de cette commission et ont été mis de côté. La mairie a demandé aux familles d'attendre le 29 août. Le 29 août, 12 dossiers, au moins, n'étaient toujours pas présentés en commission d'affectation et étaient en attente dans le cabinet du maire. Les services municipaux ont demandé aux familles de revenir le lundi 1er septembre. À 16h30 ce jour-là, il leur a été signifié que les enfants n'étaient pas inscrits et devaient attendre jeudi 4. En vain. »
L'Inspection académique avait dû intervenir début septembre pour que ces enfants bénéficient d'une inscription provisoire. « Mais ils n'ont pas accès à la cantine ainsi qu'aux activités péri-scolaires », avait dénoncé Joëlle Gréder, présidente du Centre Amar, dans une lettre ouverte au maire. En octobre 2013, Brigitte Barèges avait déjà refusé d’inscrire trente enfants d’étrangers à la cantine, malgré les rappels à l’ordre du préfet, de l’inspecteur de l’académie et la mise en demeure du Défenseur des droits.
La maire de Montauban a déjà fait parler d’elle à l’occasion de nombreuses polémiques. En 2011, elle lance, en commission des lois, à propos de l’ouverture du mariage aux homosexuels : « Et pourquoi pas des unions avec des animaux ? Ou la polygamie ? » En 2012, elle préconise la « préférence nationale » contre le chômage, puis explique, en juin, qu’elle serait « ravie » que Marine Le Pen « soit élue à l'Assemblée nationale ». En février dernier, elle suscite un tollé en parlant de son seul colistier noir comme étant « la tache (de sa) liste ».
La maire de Montauban s’était aussi fait remarquer pour avoir, en août 2012, triplé son salaire, ainsi que pour ses méthodes locales. Tout récemment, elle s'est vue notifier une invalidation de ses comptes de campagne qui pourrait entraîner une nouvelle élection (lire notre article).
Par ailleurs, le parquet de Montauban a ouvert une enquête préliminaire pour des faits susceptibles de relever du détournement de fonds publics à la mairie. Comme Mediapart l'avait révélé, le chargé de communication de la maire l'accuse de l'avoir rémunéré, « aux frais de la collectivité », pour écrire dans deux journaux locaux des articles « pro-Barèges ».
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