Tout un service dissous, trente policiers suspendus, dix-sept mis en examen dont sept écroués, des inculpations criminelles de « vol en bande organisée, extorsion en bande organisée, acquisition, détention et transport non autorisé de stupéfiants » : l’affaire de l’ex-brigade anti-criminalité nord de Marseille avait stupéfié la France en octobre 2012.
Mais deux ans et demi après le début des investigations lancées en novembre 2011, la justice peine à prouver l’existence du « système organisé de vol, de racket et de trafic de drogue » dénoncé en octobre 2012 par l’ex-procureur de la République de Marseille, Jacques Dallest.
La principale information judiciaire, confiée à deux juges d’instruction marseillais, montre que l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a retranscrit de façon très orientée, et parfois même faussée, les sonorisations de six véhicules de l’ex-Bac nord. Et la crédibilité des deux témoins clés de l’affaire, tous deux passés par la Bac nord avant d’en avoir été exclus, s’effrite au fil de la découverte de leurs frasques. L’un d’eux, le brigadier E. G., est passé en conseil de discipline ce mercredi 4 juin pour des soupçons de travail dissimulé.
L’autre volet judiciaire de l’affaire, qui portait sur des soupçons d’implications de policiers de l’ex-Bac nord dans la mort d’un informateur, a lui abouti à une impasse. Le juge d’instruction aixois, en charge du dossier, a rendu un non-lieu le 10 avril 2014.
Au bout du compte, trois policiers de l’ex-Bac nord ont été révoqués, une quinzaine d’autres sanctionnés (du blâme à un an de suspension). Selon plusieurs sources, l'IGPN n'a en revanche retenu aucune responsabilité concernant le commissaire à la tête de la Division nord de Marseille et l'officier qui dirigeait l'ex-Bac nord, ce qui ne manque pas de piquant pour un « système organisé ».
Plus question de ripoux, mais de policiers incroyablement désinvoltes avec la procédure, qui détruisaient des barrettes de shit dans la rue, pour ne pas revenir au poste avec un fumeur de joint, ou qui les conservaient pour leurs informateurs. On est loin, très loin des révélations d’un Frank Serpico mettant au jour à la fin des années 1960 une corruption et un racket généralisés au sein de la police new-yorkaise.
L’un des piliers de l’affaire des « ripoux », ce sont les sonorisations de six véhicules de l’ex-Bac nord réalisées entre mars et fin septembre 2012. D’après ceux qui ont pu en entendre des extraits, leur qualité est très mauvaise et les propos échangés sonnent plutôt comme des galéjades. Ce qui n’a pas empêché l’IGPN de prendre chaque mot pour argent comptant. Seuls deux fichiers son ont été soumis à la contre-expertise du laboratoire d'analyse et de traitement de signal (Lats) de la police scientifique à Écully. Et dans les deux cas, la retranscription de la police des polices apparaît fausse. Toujours dans le même sens : pour fabriquer des policiers ripoux.
Le 5 juin 2012, un équipage de la Bac nord vient de récupérer une sacoche lâchée dans sa fuite par un dealer. Les trois policiers en inspectent le contenu. L’un des policiers présents, Régis, 36 ans, a depuis reconnu avoir ce jour-là récupéré une vingtaine de barrettes dans cette sacoche pour son informateur de La Castellane. Le ministre a signé son arrêté de révocation début 2014.
La retranscription de l’IGPN est accablante. « Moi je garde mon produit, j’en garde quelques-uns pour quelques potes de La Castellane », dit le policier mis en examen. « Et le pognon ? » lui demande un autre fonctionnaire. Le gardien de la paix répond : « Moi je le planque pas chez moi, je le fais garder par (inaudible). » Quelques minutes plus tard, une autre phrase finit de planter le décor : « Ta tune, t’es à bloc, t’es à bloc. » Bienvenue chez les malfrats…
Mais l’ingénieur du Lats n’a pas du tout entendu la même chose. Dans sa retranscription, la question « Et le pognon ? » disparaît purement et simplement. De même que les « potes de La Castellane ». « Oh je garde mon produit, je vais en prendre quelques-uns, pour (ce que font les autres) de La Castellane », dit Régis. « Mais le pro- », demande un autre fonctionnaire. « Je garde rien sur moi. Je le planque, mais je, (…) », répond le policier.
Il n’est plus, non plus, question d’être « à bloc » sur la « tune ». « Je pense qu’ils se mettaient dans des endroits calculés. (C’était) un bloc », dit Régis, selon l'expert d'Écully. En fait, le gardien de la paix décrit à son chef de bord le fonctionnement d'un point de vente de drogue, celui de La Castellane.
Alors que l’IGPN disposait de cette contre-expertise début août 2012, elle la passe pudiquement sous silence dans son rapport de synthèse du 16 septembre 2013. Celui qui vaudra au policier d’être révoqué. Seule la première version, truffée d’erreurs, est citée, laissant planer le doute sur un éventuel partage d’argent.
« Pendant toute sa garde à vue, l’IGPN et la juge ont parlé à mon fils d’argent, explique Joël Dutto, le père du gardien de la paix. Il n’a compris qu’un an plus tard quand il a eu accès aux retranscriptions : dans la voiture, ils parlaient de produit, pas d’argent ! Et ça la juge et l’IGPN le savaient avant même sa garde à vue, mais ils ne s’en sont pas servis. » Des méthodes que l’ancien élu communiste marseillais n'hésite pas à qualifier de « faux et usage de faux » dans un courrier envoyé en janvier au premier ministre. Le faux est un crime passible des assises lorsqu'il est commis par un dépositaire de l'autorité publique
L’autre sonorisation confiée au laboratoire est encore plus surprenante. Le 28 août 2012, Stéphane, un policier de la bac, raconte à deux autres collègues l’interpellation d’un charbonneur à la cité Fond Vert, dans le 14e arrondissement de Marseille. Des chiffres apparaissent dans la conversation : « 80 pour moi (…) 600 euros là. » La police des police est persuadée d'assister en direct à un partage de butin, mais la bande-son est de si mauvaise qualité que les enquêteurs l’envoient elle aussi à Écully. Ils ne vont pas être déçus. Dans la retranscription de l’expert, la phrase la plus incriminante disparaît : « Le mieux, c’est d’être seul. » Et le reste de la conversation, couverte par le bruit du moteur et de la radio, reste difficilement compréhensible.
Mais pour l'IGPN, pas de doute. « Le 28 août 2012, vous décrivez un arrachage avec pour butin une sacoche et en suivant un partage d'argent », accuse un commandant de l’IGPN lors de la garde à vue du policier. Dommage que les enquêteurs n’aient pas d’abord vérifié comment s’est réellement déroulée cette intervention à Fond Vert.
Il s’agissait en fait d’une opération commandée par la cellule communication de la DDSP des Bouches-du-Rhône pour deux photographes néerlandais. C’est ce que les policiers appellent une « touchette » : un agent de la Bac nord se fait passer pour un acheteur de cannabis afin d'interpeller en flagrant délit le vendeur. « L'idée était de montrer comment nous intervenions, et cela a bien marché puisque nous sommes intervenus et malgré la fuite d'un charbonneur, il a été rattrapé après une course pédestre et une fuite à travers des balcons au septième étage », a indiqué le major P. B., chef adjoint de la Bac, lors de sa garde à vue.
Ce jour-là, c’est le photographe de la DDSP qui trouve la sacoche du dealer dans les toilettes d’un appartement où il s’est réfugié et la remet directement au commissaire, chef adjoint de la division nord. Dans une lettre datée du 10 décembre 2012 destinée à la juge d’instruction, le chef adjoint de la Bac nord enfonce le clou : il était impossible pour les policiers de la Bac nord de s’emparer de produit ou d’argent, puisque c’est le commissaire « qui a constamment gardé par-devers lui ladite sacoche ».
« Il aurait fallu être fou pour voler quoi que ce soit sous le nez des objectifs », s’étonne l’un des témoins de l’opération, contacté par Mediapart. Qui plus est avec un dispositif comptant des dizaines de fonctionnaires des compagnies d'intervention et de sécurisation (CDI), des compagnies républicaines de sécurité (CRS), et de la Bac nord.
Sur les photos des journalistes, publiées dans Marianne et un hebdo néerlandais, on voit d’ailleurs le commissaire poser devant les barrettes de shit et les billets trouvés. L’intervention a également été immortalisée par le photographe de la DDSP. « Ce reportage photographique est à disposition auprès de la cellule de communication de l’hôtel de police », conclut le major B dans sa lettre aux enquêteurs. Vérification faite, le reportage dort toujours dans les archives de l’Évêché. L’IGPN ne l’a jamais réclamé.
Bien au contraire. Selon nos informations, les enquêteurs ont multiplié les coups de pression lors du coup de filet d'octobre 2012. « Durant la perquisition des vestiaires de la Division nord, certains fonctionnaires de l'IGPN ont débarqué en affirmant qu'ils avaient trouvé 40 000 euros chez un policier gardé à vue, ce qui était un pur mensonge », relate un témoin. Des méthodes qui auraient créé des tensions entre les différentes délégations de la police des polices, venues prêter main forte à leurs collègues marseillais. « On entendait les gens s'engueuler dans les couloirs », se souvient un fonctionnaire.
L'enquête repose également sur les témoignages de trois anciens policiers de la Bac nord. C’est principalement sur la foi des dénonciations du brigadier E. G., passé à la Bac nord de février 2010 à décembre 2010, et de l'ultra médiatisé Sébastien Bennardo, que le parquet de Marseille a ouvert le 23 novembre 2011 une enquête préliminaire sur des soupçons d’extorsions. À l'époque, ils sont présentés comme des « sources distinctes, concordantes et crédibles » par Didier Cristini, le patron de l’IGPN marseillaise.
Depuis, Sébastien Bennardo a été révoqué de la police le 6 août 2012, pour avoir laissé repartir un an plus tôt un informateur interpellé par erreur, avec une dizaine de barrettes de shit dans la poche. Parti sans arme ni uniforme, le gardien de la paix s’était trompé de client et avait cru attraper un bandit recherché. Ce n’était pas la première fois que le policier, décrit comme un « chien fou » par un ancien supérieur, passait en conseil de discipline. Condamné au pénal pour faux pour avoir tapé lui-même un procès-verbal de constatation d’un cambriolage à son domicile en janvier 2011, Bennardo avait également écopé d’une suspension administrative d’un mois.
Dans son livre intitulé Brigade anti-criminalité. Racket, pots-de-vin, corruption, intimidations…, Sébastien Bennardo raconte que lui et E.G. ont sympathisé au commissariat du 14e arrondissement, où ils avaient été relégués après leur éviction de la Bac nord. « Ça paraît compliqué de les qualifier de sources distinctes et de bonne foi. Ils avaient des raisons objectives d’en vouloir à la Bac », remarque un haut fonctionnaire.
Le brigadier E.G., 42 ans, est passé en conseil de discipline ce mercredi 4 juin 2014 pour travail dissimulé et manquement déontologique. Le 3 mai 2013 au soir, deux îlotiers surprennent E.G, que l’un d’eux connaissait pour avoir travaillé avec lui à la compagnie départementale d’intervention, derrière le comptoir d’une boulangerie du Panier. Son scooter, garé au milieu d’une ruelle, bloque la circulation. Mais le policier, alors en poste à Vitrolles, refuse de le déplacer. Lors d’un deuxième passage, une demi-heure plus tard, les îlotiers décident de le verbaliser, ainsi qu’un autre véhicule. Selon leur rapport, la compagne d’EG qui tient la boulangerie les traite alors de « ripoux » tandis que son mari menace : « Je n’en resterai pas là, j’ai fait tomber des flics pour moins que ça. »
Les enquête judiciaires et administratives ouvertes après cette altercation révèlent que le brigadier a participé sous un prête-nom à la création de la boulangerie, dont il détient la majorité des parts. L’achat du fonds de commerce et des équipements a été en partie financé par un prêt à la consommation, contracté pour... l’achat d’une BMW et sur la base d'avis d’imposition, de bulletins de paie et de RIB falsifiés. Le policier a nié être l'auteur de ces faux. Bien que filmé par un îlotier passant derrière le comptoir et desservant des tables, le brigadier nie également travailler dans la boulangerie, gérée par sa nouvelle compagne. « Moi ma vie c’est la police. Je suis entièrement consacré à la vie de policier. En deux ans au GSP d’agglomération (de Vitrolles, ndlr) je n’ai eu que deux jours d’arrêt maladie, s’est-il défendu lors de son audition en décembre 2013. Si j’ y vais, c’est pour voir ma compagne, être avec elle, boire mon café, lire mon journal et discuter avec les gens du quartier. Quand il y a des braqueurs dans le coin j’essaie de les arrêter. »
Mais pour les enquêteurs du cabinet de discipline de la police marseillaise, E.G, qui dispose d’une procuration sur le compte courant de la société, serait donc gestionnaire de fait, une fonction incompatible avec celle de policier. Le brigadier est en arrêt maladie depuis qu’il a été reversé en septembre 2013 en police secours, mutation qu'il vit comme « une punition déguisée ». Il a également été entendu le 19 décembre 2013 dans une information judiciaire pour abus de bien sociaux, recel, exécution d’un travail dissimulé (le faux et usage de faux étant prescrits) confiée à la juge Patricia Krummenacker, qui instruit également l’affaire de la Bac nord. L'enquête est toujours en cours, selon le parquet de Marseille.
E.G. estime, lui, payer pour avoir dénoncé le « racket » de ses anciens collègues de la Bac nord. Il n’a fait qu’un court passage dans ce service, avant d’en être exclu en décembre 2010 pour « insuffisance professionnelle » selon nos informations. Mais pour le brigadier qui dispose d’une bonne notation, « on essaie d’étouffer l’affaire en décrédibilisant le témoignage de gens comme (lui) ».
Ce n'est pourtant pas son premier dérapage. Le brigadier avait déjà fait l’objet de deux « blâmes », l’un en 2009 pour avoir tenté de soustraire une personne à l’autorité judiciaire, l’autre en 2011 pour avoir exercé des pressions sur des collègues policiers afin de faire sauter le PV d’un ami qui avait grillé un feu rouge. Selon Le Monde, le policier aurait également été condamné au pénal début 2013 suite à un incident dans une pizzeria.
Des policiers marseillais impliqués dans le meurtre d’un de leurs informateurs ? Le juge d’instruction aixois en charge de ce dossier a récemment clos l’affaire par une ordonnance de non-lieu rendue le 10 avril 2014. « Rien n’a pu être démontré des rumeurs médiatiques, indique Denis Vanbremeersch, procureur adjoint au parquet d’Aix-en-Provence. Aucun des auteurs ou complices du meurtre n'a pu être identifié en dépit des investigations minutieuses entreprises depuis la réouverture de l'information sur charges nouvelles en février 2012. »
Lyes Gouasmia, 20 ans, a été tué d'une balle dans la poitrine, mi-septembre 2008. Son corps avait été retrouvé en contrebas de l’autoroute A7 près de Vitrolles le 14 septembre 2008, entièrement calciné et couché dans le coffre d’une BMW volée la veille. Au fil de l’enquête, le gamin de la cité des Oliviers apparaît comme un petit trafiquant de cannabis et de cocaïne.
Pour les enquêteurs de la brigade criminelle, il s’agit d’un règlement de comptes de plus lié au trafic de stupéfiants. Mais ils se heurtent vite au nom de deux frères, arrêtés en novembre 2010 pour la séquestration d’un buraliste et depuis mis en examen dans une autre affaire de règlement de comptes. Selon des renseignements recueillis par la brigade, Lyes Gouasmia leur aurait dérobé une centaine de kilos de cannabis quelques mois avant sa mort. À défaut d’indices matériels, l’hypothèse ne sera jamais étayée et l’information judiciaire aboutit à un premier non-lieu en mars 2011. Sans surprise : en 2013, seuls 45 % des dossiers de règlements de comptes marseillais ont été élucidés par la brigade criminelle. « L'implication supposée des frères X, membres influents dans la criminalité de cité, craints dans le quartier et d'ailleurs bien connus de nos services, a certainement contribué au manque de coopération de l'entourage de la victime », indiquent les enquêteurs dans leur procès-verbal de synthèse en août 2010.
Alors que Lyes Gouasmia renseignait depuis des années des policiers marseillais, dont certains de la Bac nord, cette information n’apparaît à aucun moment dans les premières investigations. En 2006, Lyes Gouasmia permet à la police marseillaise d’identifier les jeunes des Oliviers qui ont incendié le bus 32 dans lequel se trouvait une étudiante sénégalaise Mama Galledou, grièvement brulée. C’est une policière de la Bac nord, depuis promue à la PJ, qui a recueilli le renseignement.
Autre détail troublant, l’adolescente soupçonnée d’avoir attiré Lyes Gouasmia dans un guet-apens est une amie des jeunes condamnés dans l’affaire du bus 32. Le soir de sa disparition, elle avait échangé 18 SMS avec Lyes Gouasmia. Le dernier texto avait été envoyé à 19 h 58 juste avant que le jeune homme ne descende « cinq minutes » en bas du bloc.
L’affaire rebondit en 2011 à travers les allégations du témoin clé de l’affaire de la bac Nord, Sébastien Bennardo. En différend avec la Bac nord depuis que son ex-chef a refusé de l’y réintégrer fin 2009, Sébastien Bennardo accuse ses anciens collègues du groupe B d’avoir tendu un piège à leur informateur Lyes Gouasmia. Selon lui, la protection policière dont aurait bénéficié le dealer gênait ses collègues « dans leurs magouilles ».
Sébastien Bennardo a l’oreille d’Alain Gardère, le préfet délégué à la sécurité des Bouches-du-Rhône de l’époque, et du commissaire Didier Cristini, ex-patron de l’IGPN à Marseille. Déjà aux prises avec l’enquête sur des soupçons d’extorsions ouverte le 23 novembre 2011, l’IGPN et le parquet font traîner les choses. Un peu trop au goût de Bennardo. L’affaire éclate en janvier 2012 dans Le Point. Selon l’hebdomadaire, le nom de l’informateur « a été jeté en pâture aux caïds » par des baqueux ripoux.
Dans son procès-verbal de renseignement du 8 février 2012, le commissaire Didier Cristini est à peine plus prudent. Au conditionnel, il avance que la qualité d’informateur de Lyes Gouasmia aurait été divulguée par des « éléments de la Bac nord auprès du milieu des dealers ». « Un petit groupe de policiers directement intéressé au dynamisme du marché de la drogue dans lequel ils pratiquaient (et pratiqueraient toujours) des extorsions, auraient considéré cette protection policière comme contraire à leur intérêts et auraient pris Gouasmia "en grippe" », écrit le commissaire, en assurant se baser sur des « sources, plurielles et déjà éprouvées positivement ». « Par ailleurs, le meurtre de Gouasmia serait survenu très peu de temps après son passage au siège de la Bac nord », précise Cristini.
À ce jour, l’enquête principale sur l’ex-Bac nord menée par deux juges d’instruction marseillaise n’a cependant démontré aucun fait d’extorsion, ni de racket de la part des fonctionnaires de l’ex-Bac nord mis en examen. Et ce scénario digne d’un polar n’a manifestement pas résisté aux investigations de la justice aixoise. Selon Le Point, l’ex-patron de la Bac nord, l’officier A. P., s'est justifié face à l’IGPN de ne pas avoir alerté les enquêteurs de la brigade criminelle. « Selon lui, Gouasmia était immatriculé comme indic officiel de la Crim elle-même, écrit Le Point. Il n'était donc nullement besoin de l'en avertir. » La famille de Lyes Gouasmia, qui fondait beaucoup d’espoirs sur cette réouverture de l’enquête, a de son côté fait appel de cette ordonnance de non-lieu. « On a l’impression que la justice n’a pas été jusqu’au bout », indique Belinda Gouasmia, sœur de la victime.
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