« J’ai envie de rester moi-même », nous a lancé Édouard Martin, en conclusion du onzième numéro d’Objections. Une manière de répondre à ceux qui l’accusent de « trahison » pour avoir accepté de mener la liste PS aux élections européennes, dans l’est de la France.
Et de fait, tout au long de cet entretien, Martin fait du Martin… Le syndicaliste emblématique de Florange est resté fidèle à son image de combattant, carré, sans concession, toujours à l’offensive. Un charisme incontestable mais un changement de fonction. L’imprécateur va devenir député.
Qu’est-il venu faire dans cette galère ? Il répond à la première personne du pluriel : « Nous les ouvriers, réplique-t-il en revendiquant son choix, on nous accuse d’aller à la soupe quand on va en politique. » Son salaire multiplié par trois ou quatre ? « La question du salaire, on ne la pose qu’à moi ! Quand Pascal Lamy trouve que le Smic est trop élevé, on ne lui demande pas combien il gagne ! »
Est-il une “prise de guerre” pour le PS ? Réponse : « Si c’est uniquement un coup tactique que fait le Parti socialiste, ils vont se rendre compte que je ne suis pas un produit marketing ! »
De fait, tout au long de cet entretien, il ne ménage personne, ni Jean-Marc Ayrault qu’il accuse encore de « trahison », ni Manuel Valls qui est « le premier ministre de la France et pas celui de l’Europe », ni « le carcan complètement imbécile des 3 % », ni le pacte de responsabilité, ni « les cadeaux aux entreprises », ni « l’Europe aux 27 millions de chômeurs », ni Pierre Gattaz qualifié de « lamentable ».
Édouard Martin n’est plus syndicaliste mais il n’a pas rangé sa langue dans sa poche. « Jugez-moi aux actes », demande-t-il au détour d’une phrase.
En attendant son action, à vous de juger son entretien…
A lire aussi sur le blog de Tuxicoman : Actualité du 22/04/2014