Depuis plus de vingt ans, l’économiste Rachel Silvera, enseignante à l’université Paris-Ouest Nanterre, croise inégalités sociales et de genre autour du travail, de l'emploi et des salaires. La création du groupe de recherche du Mage (marché du travail et genre) en 1995 à l'initiative notamment de la sociologue Margaret Maruani, qui regroupait des chercheuses et chercheurs de toutes disciplines mais très peu d'économistes, l'a totalement convaincue de faire des inégalités hommes-femmes son cheval de bataille.
Elle publie Un quart en moins – des femmes se battent pour en finir avec les inégalités de salaire aux éditions La Découverte, un ouvrage majeur pour comprendre ces injustices d’un autre âge, persistantes malgré les lois, les discours et autres chartes, où les femmes touchent à poste égal – c’est une moyenne – 25 % de moins que les hommes. Elle y explique notamment les raisons de cet écart que quarante ans de législation n’ont pas réussi à corriger. Parce que les femmes ont des enfants, sont passées à temps partiel, occupent des emplois moins qualifiés ou moins valorisés, ou tout simplement parce qu’elles sont femmes... On connaît la chanson.
Rachel Silvera retrace aussi le parcours de Maria, Flora et quelques autres, des pionnières, victimes de la discrimination en entreprise parce qu’elles sont femmes, qui ont obtenu gain de cause devant les tribunaux et réparation à travers un rappel des salaires et une requalification après un parcours de combattante. La preuve que l'on peut gagner sur ce front mais aussi sur celui de la revalorisation des emplois des femmes. Lire de larges extraits de son livre ici.
Un quart en moins – des femmes se battent pour en finir avec les inégalités de salaire de Rachel Silvera, éditions La Découverte, collection Cahiers libres, 224 pages, 16 €.
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