Quantcast
Channel: Mediapart - France
Viewing all articles
Browse latest Browse all 2562

Dans les secrets de la Bac Nord (3) : «La pire épreuve de ma vie»

$
0
0

Ils font partie des six policiers de l’ex-brigade anticriminalité Nord, accusés d'être des « ripoux » et passés en commission de discipline les 17 et 18 décembre 2013 à Marseille. Mis en examen en octobre 2012 pour « vol en bande organisée, extorsion en bande organisée, acquisition, détention, et transport non autorisé de stupéfiants », ils ont été placés deux mois et demi en détention préventive, avant d'être finalement autorisés, fin 2012, à reprendre le travail, en uniforme et hors du département des Bouches-du-Rhône. Jean, 42 ans, dans le casier duquel la police a retrouvé des bijoux de pacotille et une sacoche vide, et Patrick, 48 ans, pour le vol de 540 euros dans une sacoche de dealer. La commission a proposé une exclusion temporaire de neuf mois pour le premier, et la révocation pour le second.

  • « Je sais maintenant qu'on peut m'accuser de tout »

Jean a pris son service à 5 heures du matin le 2 octobre 2012. Et il est rentré chez lui le 18 décembre 2012. Ces deux dates résument la chute de ce brigadier-chef de l’ex-brigade anticriminalité Nord (Bac Nord). Pour lui, l’affaire des « ripoux » a commencé par un coup de fil d’un collègue du bureau d’ordre et d’emploi. Il a d’abord pensé qu’il était arrivé quelque chose à un proche. Mais à son arrivée à la division Nord, il est placé en garde à vue. Dans la première note envoyée le 7 novembre 2011 par le patron de l'IGPN marseillaise au procureur, le policier faisait partie de la « dizaine de fonctionnaires anciens et cyniques », « leaders de pratiques crapuleuses ». Dans son casier professionnel, la police des polices découvre une sacoche vide, quatre grammes de résine de cannabis dans la poche d’un blouson, et un lot de bijoux en « métal jaune » dans celle d’une doudoune noire. Le parfait vestiaire du « ripou » racketteur et voleur de sacoches. Les accusations de vol d'un jeune homme que son groupe avait interpellé le 31 août 2012, avec plus d’un kilo de résine de cannabis et un sac plastique rempli de billets, feront le reste. Après 96 heures de garde à vue à la caserne Beauvau, le brigadier est déféré devant la juge, mis en examen pour « vol en bande organisée, extorsion en bande organisée et trafic de stupéfiants » et incarcéré à 22 heures le 5 octobre 2012, au centre de détention de Luynes.

Les bijoux, qui marquèrent tant l'opinion publique, sont aujourd'hui qualifiés de « bijoux de fantaisie » par le sous-préfet Jean-René Vacher lui-même. Le policier dit les avoir trouvés dans une gaine électrique de la cité de La Busserine à l’hiver 2011 et les avoir « instinctivement » glissés dans la poche de sa doudoune « pour faire un PV de découverte ». « Puis on est partis sur autre chose, on était fatigués, c’était la fin de la vacation, j’ai oublié, et comme la fermeture de ma veste était cassée et que c’était l’hiver, je l’ai laissée au placard. » Même topo pour les sachets de résine ramassés à la cité Bassens et « oubliés » dans la poche d’un autre blouson. « J’avais deux placards à la division Nord, un à mon nom, l’autre non, précise Jean. Si j’avais eu une quelconque volonté de dissimulation, vous pensez bien que je ne les aurais pas cachés là ! » La sacoche ? Ramassée dans les vestiaires de la Bac pour faire des plans stups. « On se grimait, on mettait des lunettes, des casquettes, histoire de ressembler à n’importe qui. »

Des policiers sécurisent la cité Val Plan/La Bégude (13e) lors de la visite de la ministre de la justice, en avril 2013Des policiers sécurisent la cité Val Plan/La Bégude (13e) lors de la visite de la ministre de la justice, en avril 2013 © LF

Dans les couloirs du secrétariat général pour l'administration de la police (Sgap), en attendant la décision du conseil de discipline, le brigadier-chef contemple sa vie en miettes. À 42 ans, il est reparti vivre chez ses parents à l’extérieur de Marseille. Il a préféré déménager du pavillon qu'il louait, ne supportant pas qu'il ait été perquisitionné au vu et au su de son propriétaire. Père de deux enfants, il s’était séparé de sa seconde compagne quelques mois avant l’affaire, parce qu’il consacrait « plus de temps au travail qu’à (sa) famille », explique-t-il dans son mémoire en défense. Jean n’est pas du genre dépensier : il a longtemps habité chez ses parents, mettant jusqu'à 2 000 euros de côté chaque mois. Ces économies qui lui ont un temps valu les pires suspicions de recel de la part de la police des polices...

Entré dans la police à 27 ans, sur le tard, « pour la sécurité de l’emploi », le fonctionnaire a suivi le parcours classique : première affectation en région parisienne, puis après quatre ans et demi mutation au commissariat de l’Estaque, avant de rejoindre la Bac Nord en septembre 2006. Dans la grande salle du conseil de discipline, Jean a évoqué, presque machinalement, comme absent, ses faits d’armes : la participation à l’interpellation de deux braqueurs lors d’une prise d’otage dans un bureau de poste du 13e arrondissement de Marseille un 31 décembre 2008. Et celle, quinze jours plus tard, de l’auteur d’une tentative d’homicide dont les complices avaient pris la fuite et qui menaçait les policiers avec sa kalachnikov. « J’ai sommé le malfrat de jeter son arme, il a hésité plusieurs secondes, puis a obtempéré », condense d’un ton neutre le policier. Très droit, figé dans sa chemise blanche bien repassée, il a le visage fermé de celui qui traverse un cauchemar éveillé. « Avant l’incarcération, il faisait deux fois son volume actuel, souligne un syndicaliste. Il suffisait qu’il sorte du véhicule pour calmer la situation. »

En détention au quartier d’isolement de Luynes, comme deux autres policiers, il a vécu « la pire épreuve de (sa) vie ». L’isolement « sans aucun contact pendant 76 jours », les parloirs où il croise des personnes interpellées, les « insultes, menaces, crachats » à son encontre, les détenus qui « tapent sur les portes la nuit » pour les empêcher de dormir, les craintes pour sa famille. À Luynes, est également incarcéré le jeune homme de 27 ans, Karim, qui l’accuse de vol. À un parloir, il entend « Karim, c’est bon il est dedans ! ». En passant devant la porte entrebâillée d’une cellule, il entrevoit un de ses collègues de la Bac, âgé de 52 ans, « dans un état pitoyable car sous anxiolytiques ». Le 18 décembre 2012, lorsqu’un surveillant lui annonce sa sortie, il a « tout laissé, (ses) affaires perso, tout » pour partir plus vite. En partant, il a regardé plusieurs fois derrière lui avec l’impression d’avoir été « kidnappé, séquestré ». Comme ses six autres collègues, la justice l’a immédiatement autorisé à reprendre le travail, en uniforme et à l’extérieur du département. Fin mars 2013, après six mois sans salaire, le ministère de l’intérieur lui a finalement trouvé un point de chute dans une petite commune. « Une fois, on a fait 17 barrettes, ils étaient contents, pour moi c’était banal… », s'amuse-t-il. Il ne travaille pas « sereinement », sait maintenant qu’on « peut (l’)accuser de tout ». « Aujourd’hui, le moindre bout de cannabis que je trouve par terre, je le ramène au commissariat même si l’OPJ (officier de police judiciaire) doit rigoler de moi », souffle-t-il devant le conseil de discipline.

C’est une accusation de vol qui l'a fait plonger. Mais l’affaire sera à peine évoquée lors du conseil de discipline. Le 31 aout 2012, tournant à la cité Font-Vert, le groupe de Jean décide de contrôler une Audi. À leur vue, les deux occupants, dont un jeune homme de 27 ans, Karim, jettent par la fenêtre un paquet de résine de cannabis. Ils sont interpellés, menottés dans la voiture de service. Dans l’Audi, Jean découvre sous les sièges un autre paquet de résine et un sac transparent rempli de billets. Les deux voitures, en route pour la division Nord, s’arrêtent au premier rond-point à la sortie de la cité pour questionner les deux hommes sur l'argent. « (Karim) nous a répondu qu’il y avait 30 000 euros pour acheter une voiture en Allemagne », raconte Jean devant le conseil de discipline. À la division Nord, l’officier de quart renvoie la petite troupe à la brigade des stupéfiants de la sûreté départementale. Direction l’Évêché, l’hôtel de police marseillais.

Les baqueux y remettent les deux hommes et leur paquetage à la brigade des stupéfiants. Commençant à rédiger son procès-verbal d’interpellation dans un bureau voisin, Jean entend le jeune homme dire à la brigade des stupéfiants « qu’il y avait 36 000 euros dans le sac ». Les baqueux sont méfiants : Karim aurait tenté de les corrompre une première fois dans la voiture, puis à la division Nord en leur proposant de les laisser repartir en échange de l'argent. « Fais gaffe, c’est un vicieux », a mis en garde l’un des policiers. Aussi, Jean affirme avoir demandé un décompte en sa présence à son collègue des stups. « Mais on nous a dit que ce n’était pas le moment de compter l’argent, les officiers voulaient qu’on parte en perquisition au domicile de Karim. » Ce n’est que le lendemain midi, que leurs collègues de stups les informent du décompte : 1,04 kilo de résine et 27 000 euros. « Il est possible qu’il ait eu 30 000 euros au départ, et qu'il ait acheté pour 3 000 euros de produit », a estimé Jean, qui dit avoir déposé plainte le 13 septembre 2012 avec les trois autres policiers pour tentative de corruption.

L'IGPN s'est déplacée à Luynes le 25 septembre 2012 pour entendre Karim qui accuse, lui, les baqueux de lui avoir volé 9 000 euros. Mais hésitait encore à déposer plainte... Alors que les sonorisations réalisées sur six véhicules de la Bac Nord auraient peut-être permis de lever le doute sur cet épisode, il n’apparaît pas parmi les retranscriptions versées au dossier disciplinaire. « (Karim) a dit haut et fort dans la voiture qu’il n’avait que 30 000 euros, mon collègue l’a annoncé à la radio, et ça n’apparaît pas dans les retranscriptions des sonorisations », peste Jean. L’affaire, qui lui a vraisemblablement valu ses deux mois et demi de détention provisoire, ne figure même pas dans le rapport de synthèse du 16 septembre 2013 de l’IGPN. « Juste avant que je sois déféré, l’officier de l’IGPN m’a dit en off : "On sait bien qu’il n’y avait pas 36 000 euros." Mais quand je lui demande de dire au juge que (Karim) est un menteur, l’officier refuse », a lâché Jean en conseil de discipline, avant d’éclater en sanglots. 

Le policier a échappé à la proposition de révocation. Saluant « sa carrière exemplaire » et son « état d’esprit », la commission de discipline a proposé 24 mois d’exclusion dont 15 avec sursis. Pour « non-intervention sur des propos équivoques », « défaut d’encadrement » et les « éléments matériels » retrouvés dans son casier, dont les bijoux qui « n’avaient rien à faire là, quelle que soit leur valeur », a indiqué le sous-préfet Jean-René Vacher.

  • « Quand on m’a incarcéré, j’ai pensé que la police, c’était fini »

Patrick, 48 ans, gardien de la paix à l'ex-brigade anticriminalité Nord, aujourd'hui dissoute, est entré dans la salle de la commission de discipline avec ses lunettes de soleil sur le dessus du crâne. C’est son uniforme de flic en civil. Le policier savait qu’il n’échapperait pas à la révocation. En garde à vue, le 2 octobre 2012, il a très vite reconnu avoir volé 540 euros dans une sacoche abandonnée par un dealer coursé dans une cité. Le 1er septembre 2012, il s’était même vanté de son forfait dans une des six voitures sonorisées par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Sur les retranscriptions, il relate la porte de l’immeuble désaffectée forcée au pied-de-biche – « je trouve un billet vert dans l’escalier, je me dis putain, il est passé par là, c’est sûr », le charbonneur « sorti », la sacoche « jetée là comme ça », et évoque un « partage » grâce auquel il a « récupéré 540 euros ».

Aujourd’hui, ce fonctionnaire, qui affiche vingt-sept ans de service « sans la plus petite sanction administrative », ne s’explique toujours pas son geste. Il nie tout partage. « Je ne sais pas ce qui m’est passé par la tête, j’avais des soucis, dit-il simplement devant la commission de discipline. J’ai raconté ça aux collègues comme un scénario en espérant qu’ils me disent "Tu te rends compte de la gravité des faits ?" »

La cité de Campagne-Levêque, une immense barre au-dessus de la rade de Marseille.La cité de Campagne-Levêque, une immense barre au-dessus de la rade de Marseille. © LF

Sous son armoire dans les vestiaires de la division Nord, les enquêteurs de l’IGPN ont découvert quatre barrettes de résine de cannabis. Le gardien de la paix affirme les avoir ramassées près d’un collège où traînait son fils de 19 ans qu’il soupçonne de fumer, pour le « mettre devant le fait accompli ». Lui montrer qu’il n’était pas dupe de ses fréquentations. « Vous avez beau être policier, donner des conseils toute la journée, quand ça vous arrive, vous êtes totalement désemparé », lâche-t-il. Dans son casier, traînaient également une sacoche noire, une batte de baseball et des outils qui intriguent les membres du conseil de discipline. « Je suppose que j’ai découvert le gourdin dans la rue, dit Patrick. J’ai trouvé opportun de ne pas le laisser sur la voie publique. Je ne suis pas connu comme violent. » « Et la clef à molette, le tournevis ? » interroge, perplexe, Pierre-Marie Bourniquel, le directeur départemental de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône. « Vous déjouez un roulottier (voleur à la roulotte, ndlr), vous trouvez un tournevis, vous n’allez pas faire un rapport pour ça », répond le policier. Le sous-préfet Jean-René Vacher hausse les sourcils : « C’est une marotte à vous ? »

Des marottes, Patrick en avait d’autres. Comme celle de raconter tout et de préférence n’importe quoi dans les voitures de service. « Je peux monter un scénario à la Olivier Marchal (ancien inspecteur de la PJ devenu réalisateur de films policiers, ndlr) en deux secondes, affirme-t-il. Vous partez d’un fait réel et vous montez des scénarios. Ça m'a porté préjudice... » Des « conneries », assure-t-il, racontées selon lui par « bêtise », par « provocation » en levant la tête vers le « plafonnier où l'on imaginait les micros ». Dit « Le Poulpe », pour son amour des fonds sous-marins, et « Bouffon » pour ses « blagues cyniques », le policier attaquait toutes ses vacations en déclarant : « Aujourd’hui, c’est une belle journée pour mourir. » « On fait un travail où l'on est confronté à la noirceur toute la journée, il faut bien un exutoire », a-t-il tenté d’expliquer devant le conseil de discipline.

Fils de policier, Patrick a connu « la création de la brigade anticriminalité aux Minguettes, à Vénissieux (en banlieue sud de Lyon, ndlr), en 1991 ». « Les types montaient de véritables guets-apens, ils mettaient le feu à une voiture volée et, quand on arrivait, des dizaines de jeunes nous sautaient dessus, raconte-t-il. Lors des contrôles, ils nous percutaient avec leur véhicule. » Une « notion de défi » qu’il n’a pas retrouvée en tournant dans les cités marseillaises avec la Bac Nord, intégrée en 2009, après huit ans de Bac Centre. « En arrivant dans les quartiers Nord, je me suis dit "J’ai réintégré un territoire ennemi", décrit-il. Les jeunes viennent immédiatement au contact et cherchent à libérer leurs copains. Mais leur démarche n’est pas de provoquer les policiers. Au contraire, ils ne se font pas remarquer pour pouvoir faire leur trafic tranquillement. J’ai vu des dealers reprendre des jeunes qui caillassaient des voitures de police. » À force d’y tourner, le policier avait récupéré un passe-partout ouvrant tous les communs des immeubles marseillais « qui servent souvent à stocker à l’extérieur du domicile en cas de perquisition », ainsi que les clefs des vides sanitaires. Ce qui lui avait permis, en août 2012, de contribuer à la découverte dans une cave de dizaines de kilos de cannabis ainsi que d'armes de guerre, en marge d'une opération avec la PJ dans les barres de Campagne-Lévêque. 

Face au conseil de discipline, le policier, qui affiche « 2 000 à 3 000 interpellations » au compteur, se compare à « un chien de garde ». « Vous êtes un bon flic », lui lance Pierre-Marie Bourniquel, qui s’étonne qu’il n’ait que la médaille d’honneur de la police « qu’on donne à tout policier au bout de vingt ans ». « Je suis passé à travers toutes les récompenses », regrette le gardien de la paix. Lors d'une intervention à Hyères, en 1996, il raconte avoir libéré un de ses collègues, retenu en otage par un agité, en insérant son pouce entre la détente et le pontet de l’arme pour empêcher la percussion de la cartouche. Il en a été quitte pour une blessure au pouce.

Incarcéré à Luynes en quartier d’isolement – « la pire des punitions pour les prisonniers » –, il dit avoir perdu une dizaine de kilos et dévoré une trentaine de livres. « Quand on m’a incarcéré, j’ai pensé que la police, c’était fini, dit-il. Les matons m’ont dit que les cases étaient bloquées pour nous depuis une semaine, donc bien avant nos quatre jours de garde à vue. » Même les parloirs étaient redoutés : « On risque de mettre sa famille en danger, car les noms sont énoncés. »

Fin mars 2013, il est finalement affecté dans un commissariat de la Côte d’Azur, après six mois de suspension sans salaire. L’ex-baqueux tient souvent l’accueil. « Le plus bizarre, c’est de faire signer les contrôles judiciaires ou quand quelqu’un vous dit "Vous ne pouvez pas comprendre, vous n’avez jamais fait de prison" », s'amuse-t-il. Le policier assure que la « catastrophe » n’a pas beaucoup changé sa façon de pratiquer son métier : « J’ai toujours été humain, les gens qu’on interpelle, ça ne sert à rien de les juger moralement, on n’est pas là pour ça. » La dépression l’a rattrapé à l’été 2013 : deux mois d’arrêt sur lesquels il ne s’étend pas. « La surmédiatisation de cette affaire, l’opprobre jeté sur nous, ça m’a détruit, dit-il. Je n’ai pas compris pourquoi on nous avait fait reprendre le travail. »

Devant le conseil de discipline, il a craqué au moment d’évoquer ses parents en chimiothérapie et le meurtre de son « amie » avocate, Me Raymonde Talbot, assassinée le 30 novembre 2012 dans son cabinet près du Vieux-Port. Sans surprise, la commission a proposé sa révocation. Son président, le sous-préfet Jean-René Vacher, lui a reproché des « conversations douteuses » et le vol « inacceptable » des 540 euros, « malgré votre esprit de coopération, votre esprit de corps qui vous a peut-être amené à vous charger de choses ». Le ministère de l’intérieur doit désormais confirmer ou non la sanction. « Ils ont emprisonné sept policiers, ils ne peuvent pas se déjuger, estime Patrick. Je n’ai pas de rancœur contre l’administration. Quand une affaire est médiatisée, elle vous échappe. »

BOITE NOIRECes portraits ont été réalisés à travers les propos tenus lors des commissions de discipline. Celles-ci ne sont pas ouvertes à la presse. Mais les policiers mis en cause peuvent amener les défenseurs qu'ils souhaitent, comme j'avais déjà pu l'expérimenter en 2012. J'ai donc assisté au conseil, assise aux côtés des six fonctionnaires mis en cause et de deux syndicalistes locaux d'Alliance Police, également désignés comme défenseurs. Je n'ai pas pris la parole, ni enregistré les débats, contrairement à ce qu'affirment des « sources policières » citées dans une dépêche de l'AFP, qui n'a pas pris soin de nous appeler pour vérifier cette fausse information.

A lire aussi sur le blog de Tuxicoman : Les Etats Unis, plus grande menace sur la paix dans le monde?


Viewing all articles
Browse latest Browse all 2562

Trending Articles