D'après nos informations, le parquet de Paris a ouvert, mardi 21 avril, une enquête préliminaire visant le député UMP Dominique Tian, soupçonné d'« omission substantielle dans sa déclaration de patrimoine ». L'Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales s'est vu confier les investigations. C'est la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), chargée de contrôler les déclarations de patrimoine des élus depuis la fin 2013, qui avait saisi la justice vendredi 17 avril, « en raison notamment de l’omission d’avoirs détenus à l’étranger ».
Comme Mediapart l'a dévoilé, ce parlementaire marseillais, pourfendeur régulier de la fraude sociale (aux allocations familiales comme au RSA), a dissimulé un compte en Suisse pendant des années, qu'il dit avoir hérité de son père, et qui comptait plus de 1,5 million d'euros. Dominique Tian ayant rapatrié son argent en France en 2014, via la cellule de régularisation mise en place par le ministère du budget au lendemain de l'affaire Cahuzac, la dernière déclaration de patrimoine qu'il a fournie à la HATVP en 2014 mentionnait bien ses avoirs suisses. Mais pas sa précédente version, datant de 2012, et mensongère. C'est cette déclaration-là qui lui vaut d'être rattrapé par la justice.
Les lois sur la transparence de fin 2013 ont en effet prévu que toute « omission » dans les formulaires constitue désormais un délit, valant jusqu'à trois ans de prison et 45 000 euros d'amende. D'après nos informations, la HATVP reproche également à Dominique Tian de ne pas avoir signalé un hôtel en Belgique, acheté « 7 à 8 millions d'euros » dans les années 2000, que l'élu n'a pas souhaité déclaré parce qu'il s'agit d'« un outil professionnel ».
Après Degauchy (UMP), Sido (UMP), Brochand (UMP), Dassault (UMP) et de Montesquiou (UDI), c'est déjà la sixième fois que la HATVP transmet des déclarations de patrimoine de parlementaires à la justice.
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