Dans La Barbe, un texte autobiographique publié au Seuil, Omar Benlaala raconte comment, à la fin des années 1990, en échec scolaire et en pleine quête identitaire, il trouve sa voie au contact de la mosquée de son quartier et en se laissant pousser la barbe. C'est un récit écrit à la première personne, non dénué d'humour et d'autocritique, qui se lit d'une traite.
Le texte est enlevé, lucide, sans concession avec lui-même. Omar Benlaala ne cherche pas à donner des leçons, simplement à retracer un parcours singulier : le sien. L'écrivain raconte en effet ces années charnières, entre la fin de l'adolescence et l'âge adulte. À l'époque, ce Parisien de Ménilmontant, aux origines algériennes et kabyles, est en échec scolaire et en recherche de reconnaissance. Sur l'invitation d'un ami, il se retrouve un jour à la mosquée de son quartier et plonge dès lors tête baissée dans la religion.
Suivent des années de voyage : Pakistan, Inde, Bangladesh. Suivent aussi des années d'errance : drogues, fêtes à n'en plus finir, chômage. Omar Benlaala reviendra finalement vers la religion mais dans un rapport intime, apaisé. Dans l'anonymat de quelqu'un qui finit par raser sa barbe du jour au lendemain.
Omar Benlaala ne renie rien de son parcours. Au contraire. Ce texte vient montrer tout ce qu'une quête spirituelle peut apporter : découverte, enrichissement intellectuel, remise en question, nouveau départ. Un rappel salutaire, à l'heure où les amalgames se multiplient à l'encontre des musulmans.
La Barbe
Omar Benlaala
Éditions Seuil, collection « Raconter la vie »
101 pages. 7,90 euros
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